Viticulture

Jean-Charles Tissot laisse la présidence du CIVJ

Les 28 membres du conseil d'administration du CIVJ, 14 des collèges producteurs et 14 du collège maisons de vins (négociants), ont pu élire leur nouveau président, Thierry Bonnot, succédant à Jean-Charles Tissot. L’alternance tous les 3 ans veut que chaque collège préside à tour de rôle.

Thierry Bonnot, négociant-éleveur de la Maison Bonnot à Saint-Lothain, va travailler « dans le même esprit, avec une équipe composée de vignerons et de maisons du vin. On est un petit vignoble, je pense qu’il faut être tous solidaires. La vente de vin n’est pas trop mal, nous devons continuer à travailler sur la notoriété des vins et les choix des créneaux de vente, afin que les prix montent un peu ».

Jean-Charles Tissot a été à la présidence du CIVJ pendant 11 années : 3 mandats pour le collège producteurs, plus 2 années en remplacement de Marie-Christine Tarby. Il devient vice-président du CIVJ.

Œnotourisme, export…

Cette rencontre de la filière a également permis de présenter une rétrospective de 15 années de communication du CIVJ.

Jean-Charles Tissot évoque quelques moments forts. « Nous avons essayé de développer avec Franck Vichet et Marie-Christine Tarby, qui ont aussi été amenés à la présidence durant cette période, une réelle stratégie sur l’œnotourisme saluée par l’obtention du prix Destination européenne d'excellence en 2008 et le premier prix national de l’œnotourisme en 2009. Nous avons également développé deux autres volets : l’export et un ancrage territorial sur la vente directe. »

Cité des vins, signalétique

Olivier Badoureau, directeur du CIVJ, a présenté le rapport d'activité 2023.

La Cité des vins du Jura est actée, reste à travailler sur les thématiques.

La signalétique du sud du vignoble a été validée par le département et devrait être mise en place avant le mois d’octobre. Un soulagement pour le CIVJ. Le dossier, resté en souffrance pendant 14 années, a été signé par le président Clément Pernot. La signalétique dans le nord du Jura existe quant-à elle depuis plusieurs années. Elle est gérée par l’État.

Le CIVJ participe à la formation des jeunes professionnels en mention complémentaire sommellerie. Un sommelier de Franche-Comté se rend dans les lycées pour délivrer une demi-journée à une journée de formation, à raison de 12 jours par an. 150 jeunes ont pu ainsi être formés aux spécificités des vins du Jura en 2023 partout en France, de Brest à Marseille.

Les rencontres touristiques Haltes gourmandes ont permis de rejoindre 1 250 personnes, sur 13 dates. « Ce sont des temps d’échanges de qualité ; certaines journées sont réalisées avec le syndicat du morbier », commente le directeur du CIVJ.

2,7 millions de sets de tables

La filière œnotourisme s’enrichit de nouveaux contenus et outils promotionnels : des nouvelles balades entre les vignes, un guide du vignoble sous forme d’un livret de 40 pages recensant l’offre d’œnotourisme, les musées, les hébergements et les restaurants, une carte touristique avec deux versions supplémentaires en allemand et en anglais, l’animation du label « Vignoble et découverte », etc.

En 15 ans de communication, le CIVJ aura distribué 1,17 million de Guide des vins, 2 millions de magazines Vins du Jura (devenu le magazine Caractères), 2,7 millions de sets de table, 176 000 cartes touristiques par an, vendu 220 000 verres et flûtes, … Sans oublier les parutions d’articles dans les médias, des dégustations à l’aveugle pour les journalistes, la présence sur les réseaux sociaux, …

Client mystère

Dans le cadre du suivi aval qualité, et pour vérifier que le vin est « loyal et marchand », le CIVJ achète des vins en client mystère et organise des dégustations à l’aveugle avec un jury professionnel. Une opération réalisée à deux occasions en 2023, en ciblant des rouges monocépages et des blancs tradition.

Le CIVJ contribue également financièrement au Plan résilience du vignoble du Jura et à l’opération Canopée, en vue de créer une serre qui permettra de préserver des plans de savagnin dans le futur.

Enfin le CIVJ participe à divers évènements et salon, notamment l’organisation de la Percée du vin jaune en prestation de services pour les Ambassadeurs du vin jaune. « Une activité consommatrice en temps et en énergie mais où nous déployons une belle passion », assure Olivier Badoureau. L’interprofession s’investit également dans d’autres événements : le Week-end du Chat perché, le Salon de l’agriculture, le salon Made in France. Le CIVJ a été présent sur le Tour de France, la Foire comtoise et le salon professionnel Wine Paris.

La grande distribution et les CHR

Pour terminer cette rencontre de la filière, le CIVJ a présenté un focus économique sur deux marchés.

Le premier concerne la grande distribution, en se basant sur des données précises collectées auprès de 5 500 magasins Super et Hypermarchés en France métropolitaine, entre le 1er trimestre 2023 et le premier trimestre 2024. « Un projet initié par Marie-Christine Tarby et aidé par la région », souligne Jean-Charles Tissot.

Le prix moyen tous vins au col est en hausse de + 4,72%. Les ventes de crémant ont progressé en volume, le prix est légèrement à la hausse. « Dans la famille des crémants de France, le crémant du Jura est celui qui est le mieux valorisé. »

Deuxième circuit de vente étudié : le circuit de la distribution organisée, c’est-à-dire la vente de vin AOC du Jura vers les CHR (cavistes, hôtels et restaurants). Sur un total de 241 400 litres commercialisés sur ce créneau, plus de la moitié est vendue par la restauration traditionnelle. Le Centre Est et la région BFC restent les principaux acheteurs des vins du Jura (88 %).

Promotion, communication, études sur les ventes… Ces initiatives ont permis au CIVJ de renforcer la notoriété des vins du Jura et de s'adapter aux évolutions du marché. « D’autres dimensions seront à intégrer comme les problèmes climatiques qui pénalisent fortement les récoltes ces dernières années », termine Jean-Charles Tissot.

IR