La FDSEA du Jura a interrogé ses adhérents sur les rendements des moissons de céréales. Sans surprise, la pluie constante depuis les semis aura impacté les rendements sur l’ensemble du département avec des situations catastrophiques sur certaines exploitations.
C’est inquiète par la morosité ambiante dans plusieurs zones du département que la FDSEA a lancé son traditionnel sondage d’après moisson auprès de ses adhérents. Les secteurs de la plaine Doloise et du Val d’amour semblent être les plus impactés par des récoltes calamiteuses en quantité comme en qualité. Patrick Emery, céréalier à Champagney estime même qu’il s’agit de sa pire récolte depuis son installation en 1986. Sans compter que plusieurs communes du secteur de Fraisans ont connu des orages de grêle en début d’été, condamnant les récoltes. En Bresse et Petite Montagne, les récoltes sont qualifiées de mauvaises à très mauvaises par les agriculteurs avec des disparités selon les fermes. Côté plaine du finage, si les rendements sont meilleurs, le potentiel naturel l’est également et les moissons de cultures d’automne représentent une majeure partie du résultat de l’année. C’est évidemment sur ce secteur spécialisé en céréales que l’impact financier sera le plus important. Enfin, le vignoble ou Revermont, les résultats sont mauvais également.
Des céréales à moins de 50 quintaux
Globalement, les rendements en orge ou blé tournent autour de 50 quintaux cette année, voir un peu moins pour le blé. Pour les orges d’hiver, les rendements vont de 39 à 45 quintaux en zones d’élevage, tournent autour de 55 quintaux en zone de polycultures élevage, et montent à 62 quintaux dans le finage. A noté que les rendements semblent décrochés sur la plaine doloise. Quant aux orges de printemps, les rendements sont encore un peu en deçà des orges d’hiver. Soulignons que les colzas s’en tirent mieux que les autres céréales puisque les rendements vont de 30 à 42 quintaux, sauf présence trop prolongée d’eau durant l’hiver, pour une moyenne de 36 quintaux ce qui est une bonne surprise au regard de la campagne.
Les blés, présents tout de même sur 17000 hectares dans le Jura, font l’objet d’une très mauvaise récolte avec beaucoup de blés meuniers déclassés en blés fourragers par manque de poids spécifique. A tel point que beaucoup d’agriculteurs s’interroge sur le niveau d’exigence des meuneries en cette année mauvaise partout en France. Avec 48 quintaux de moyenne sur le jura, les rendements vont de 64 quintaux dans le finage, à 43 quintaux en plaine doloise, 50 quintaux dans le val d’amour, 53 quintaux en Bresse, et de 25 à 50 quintaux sur le reste du Jura. La récolte fera mal pour les exploitations spécialisées ou fortement orientées en productions végétales. L’effet ciseau entre les produits et les charges pourrait bien avoir lieu en 2024. Pour les exploitations de polycultures élevage et lait AOP, l’inquiétude est bien présente aussi puisqu’aux piètres moissons s’ajoute des foins récoltés dans de mauvaises conditions et au mauvais stade végétatif, conjuguée à une baisse de production laitière importante. La FDSEA a d’ores et déjà alerté la DDT sur cette situation et sur la morosité ambiante qui touche particulièrement les plus fragiles.
PE Brunet