Conseil régional Feader
Des relations maintenant fluidifiées

La présidente de la région Bourgogne Franche-Comté Marie-Guite Dufay était mardi 26 mars à Saint-Maurice Crillat dans le Jura pour visiter la fruitière et un élevage de lait à comté. Ce fut l’occasion de discuter avec le président de la chambre d’Agriculture François Lavrut des dossiers Feader et DJA en retard.

Des relations maintenant fluidifiées
La présidente de la région a visité le Gaec Nicolet

Marie-Guite Dufay n’avait pu être présente le 22 septembre dernier pour l’inauguration officielle des nouveaux bâtiments de la fruitière bio de Saint-Maurice Crillat. Elle avait alors promis de revenir. C’est désormais chose faite. La présidente de la région a rencontré les coopérateurs et a visité le Gaec Nicolet ce mardi 26 mars. Christian Morel, le vice-président en charge de l’Agriculture étant indisponible ce jour, elle était accompagnée de Fabrice Voillot, son conseiller agricole, lui-même éleveur de charolais dans le Morvan.

« Il s’agit de sa troisième visite à notre coopérative, » rappelle son président Francis Charrière. « Elle était déjà venue dans nos anciens locaux, puis pendant les travaux ». Il faut dire que la région a financé une partie des travaux par une subvention de 85 000 €, la même somme que le conseil départemental. L’aide de l’Europe s’élevait à 290 000 € auxquels se rajoutent 100 000 € d’aide à l’investissement d’entreprise (AIE). Le Pays Lédonien a octroyé 12 000 € et le Conseil municipal de Saint-Maurice Crillat 4000 €. Au total, le coût de l’opération était de 4,3 millions d’euros.

« La bio souffre »

« C’est important d'entendre la parole des bios car la bio souffre, » a expliqué la présidente de la région. « Même si le secteur comté est préservé par rapport aux cultures des céréales et maraîchères. Avec l’inflation, les consommateurs achètent moins. Le cahier des charges du comté est tellement qualitatif que c'est un défi de faire du bio dans le Jura ».

« Pour faire face à cette crise, notre fruitière a l'avantage d'être bien placée, sur une route très touristique, et d'avoir des clients et des partenaires fidèles, » estime Francis Charrière.

Malheureusement, la présidente de la région n’a pas pu visiter toute la fruitière car, suite à des malfaçons lors des travaux, la coopérative est en train de refaire les sols de la fromagerie. Pour continuer à fabriquer les fromages, elle a trouvé un arrangement avec la fruitière des Moussières qui travaille matin et après-midi. La production devrait reprendre le 15 avril à Saint-Maurice Crillat, après un mois et demi de travaux.

Lors de sa visite au Gaec Nicolet, qui compte quatre-vingts vaches, Marie-Guite Dufay a été interpelée sur le versement de la DJA par Laura, qui a rejoint ses deux frères, Anthony et Mathieu, l’an passé : « La région vient de me renvoyer mon dossier pour que je le retourne à la chambre d’Agriculture. Il y a beaucoup de retard et certains de mes camarades installés début 2023 n'ont encore rien touché ! »

« Ne vous inquiétez pas »

« Ne vous inquiétez pas, nous avons trouvé un accord avec toutes les chambres d'agriculture de la région qui nous aident à résorber ce retard, » lui a répondu la présidente de la région. « Ça marche particulièrement bien dans le Jura : on va retrouver notre rythme normal avec un délai de traitement de 3 à 4 mois. J'ai demandé d'instruire en priorité les dossiers des jeunes qui s'installent. Sur le paiement des aides au bâtiment, il y a énormément de dossiers en attente, il va falloir du temps pour tout résorber ».

Les chambres ont en effet récupéré la pré-instruction des dossiers DJA et la vérification de la complétude des demandes de paiement BCAE pour l'ancienne programmation. « La région et la chambre d'agriculture du Jura se parlent maintenant dans un contexte serein pour fluidifier les dossiers en attente, » précise le président de la chambre d’Agriculture François Lavrut. « Pour le moment, peu de paiements ont été effectués, ça a commencé il y a seulement deux semaines. Mais je mets un point d'honneur à trouver des solutions pour tous les agriculteurs concernés ».

Il a aussi profité de la présence de Marie-Guite Dufay pour évoquer les enjeux de la loi Egalim : « On compte aussi l’ensemble des élus locaux pour respecter cette loi qui, entre autres, instaure un minimum de 50% de produits locaux et 20% de bio dans les cantines ». Un effort qu’a entamé la région qui est passée en quelques années de 5 à 35 % de produits locaux dans les cantines des lycées. Francis Charrière, le président de la coopérative, soulève néanmoins un problème pour la fourniture de Comté aux établissements scolaires : « Nous rencontrons une difficulté lors de la transformation pour fournir les cantines : elles veulent des portions individuelles de 30 g mais nous ne sommes pas équipés pour, cela nous demande un investissement important ».

 S.C.