Gilles Tonnaire, éleveur à Lent suit le dossier loup pour la FDSEA du Jura. Il nous livre ses premières réactions à la sortie du comité grand prédateurs, qui hasard du calendrier se déroulait en même temps que la révision du statut du loup dans la convention de Berne.
« C’est une bonne chose de voir enfin les choses bouger sur le statut d’espèce strictement protégée de ce grand prédateur qui sévit dans le massif du Jura et plus globalement dans notre région. Nous tirons la sonnette d’alarme depuis deux ans dans le Jura pour éviter l’implantation de meutes et on espère désormais pouvoir mieux gérer les populations de ces animaux qui prédatent nos troupeaux. Mais on avance encore à pas de loup pour faire bouger les protocoles et il faudra du temps pour changer la directive habitat de l’Union Européenne puis le plan loup national. En attendant les loups se reproduisent, avec 23 louveteaux à proximité du Jura pour 134 victimes, et les loups ne se mangent pas entre eux ! On entend déjà les associations environnementales crier au loup comme si cette espèce allait être éradiquée du jour au lendemain mais dans tous les cas elle restera protégée. Il reste donc des combats à mener par le syndicalisme majoritaire pour continuer de défendre les éleveurs et leurs animaux car avec les maigres 53 000 euros d’indemnisations destinées aux éleveurs prédatés dans le Jura cette année, nous sommes loin d’avoir, au contraire de ceux qui vivent grâce aux grands prédateurs devant les tribunaux, une faim de loup. »
PEB