Un premier bilan des récoltes fourragères dans le Jura se précise, même si tous les résultats d’analyses ne sont pas encore connus. Les foins sont peu satisfaisants dans l’ensemble, en espérant que les regains soient meilleurs.
« Globalement, comme l’an dernier, nous pouvons parler de quantité, surtout en première coupe, mais de qualité médiocre car les récoltes se sont faites tardivement dans tout le département », indique Lucie Chevassus, chargée de mission conseil en élevage pour EVA Jura.
Contactée la deuxième quinzaine de septembre, il était encore trop tôt pour la technicienne de dire à quoi ressemblerait la ration de cet hiver. « Nous avons des tendances fiables pour la première coupe, pas assez de recul pour la deuxième coupe et surtout nous attendons de connaître la quantité de regain. »
En moyenne, la première coupe a été réalisée 3 semaines après les dates moyennes de l’an dernier. Les analyses font état d’un fourrage globalement fibreux et encombrant, avec des taux de cellulose brute et de NDF élevés, ainsi qu’une digestibilité relativement faible.
1 à 2 kg de lait en moins
En foin, sur une soixantaine d’analyses réalisées dans le Jura, les valeurs sont en moyenne de 0,65 UFL (INRA 2018) et 7,1 % de MAT. « La valeur énergétique est faible : environ 10% d’UFL en moins par rapport au fourrage de l’an dernier, qui était déjà très moyen, soit entre 1,5 et 2 kg de lait en moins. La valeur azotée est, elle aussi, inférieure à l’an dernier d’environ 12 %. »
Au-delà des valeurs fourragères, se pose la question de l’appétence et de la consommation par les animaux. Des foins fibreux, certains rentrés dans des conditions humides, avec une conservation parfois altérée… « Les résultats sont très hétérogènes selon les dates de récoltes, qui étaient très étalées, et les parcelles. Par conséquent, la qualité des foin distribués sera certainement très variable au cours de l’hiver dans les exploitations. »
Pour les deuxièmes coupes, les valeurs azotées semblent plutôt correctes. « Les premières analyses ont montré des valeurs autour de 14 % de MAT, mais toujours de la fibrosité. »
Tous les espoirs se tournent alors vers la troisième coupe, en espérant qu’elle soit meilleure.
« Cette année, la quantité de regain que l’on pourra apporter dans les rations sera un facteur important de variation entre élevages », conclut Lucie Chevassus.
L’ensemble des résultats d’analyses de fourrages et les recommandations pour les rations d’hiver paraîtront début novembre dans EVA Mag (téléchargeable sur le site evajura.com).
IR