« La situation que nous connaissons provoque une baisse d'activité qui elle-même génère de nombreuses craintes sur le travail et l'emploi » explique le Jurassien Gilles Duquet, membre du bureau de la commission des employeurs de la FBSEA. Selon lui, Les agriculteurs ne prennent pas de congés, ne suivent pas de formations et ne font plus appel aux services de remplacement... Ce qui a contraint les services de remplacement à prendre des mesures de chômage partiel pour leurs permanents.
Il faut ajouter à cela les craintes des employeurs d'accueillir des salariés sur leurs exploitations. Et les craintes des salariés de se déconfiner et de s'exposer malgré le respect des gestes barrières et de toutes les mesures de prévention prises dans les fermes.
Comme, dans le même temps, la météo est très favorable aux travaux saisonniers, les exploitants préfèrent faire eux-mêmes des heures et minimiser leurs recours à de la main d'œuvre. Ils ont reporté les gros chantiers (construction de bâtiment...) et attendent plutôt... le retour de la pluie.
« Nos craintes sont aussi pour les exploitants qui sont touchés par le virus, poursuit-il. Des cas sont recensés en Haute-Saône et dans le territoire de Belfort. La difficulté est alors d'intervenir, de prendre des mesures de désinfection puisque la suspicion de présence du virus est importante.... »
Gilles Duquet rappelle également tout le travail qui a été mené au niveau syndical pour obtenir des aménagements ou des dérogations sur des dossiers sensibles, celui du dépassement d'heures en particulier. Et de saluer la mise en place de la plateforme WiziFarm qui permet aux chômeurs partiels ou totaux de venir donner un coup de main sur les fermes, sans pour autant perdre leurs indemnités. Cette aide est utile pour les filières qui ont besoin de main d'œuvre. Et, si elle est perfectible, cette plateforme aura au moins le mérite de recenser les besoins de main d'œuvre des employeurs.