Franche-Comté Elevage
L’activité régionale résiste dans un contexte tourmenté

La coopérative Franche-Comté élevage reste un acteur clé de l’économie agricole régionale. Avec ses deux pôles, vif et viande, elle emploie aujourd’hui 367 salariés dans les filières bovines, porcines, équines et ovines et compte 2  179 adhérents. Face à l’inexorable décapitalisation du cheptel au niveau national, FCE maintient une stratégie résolument locale.

L’activité régionale résiste dans un contexte tourmenté
La coopérative Franche-Comté élevage est un acteur pivot de l’agriculture : de l’élevage à la commercialisation, en passant par la transformation…

L’assemblée générale de FCE s'est tenue à Vesoul le 28 juin dernier. Philippe Monnet, président de FCE, a introduit l'AG en mettant en lumière l’importance de la Haute-Saône pour les activités de la coopérative. Béatrice Eon de Chezelles, experte viandes, charcuterie et traiteur à la division agri-agro du Crédit agricole a livré quelques analyses et perspectives d’avenir aux participants à cette AG (lire ci-dessous).

Poursuivre le travail de structuration

Face aux grands enjeux du renouvellement des générations en agriculture et du risque de déprise de l’élevage, Philippe Monnet a insisté sur le rôle structurant de la coopérative et plus largement des outils collectifs qui permettent de conserver la valeur ajoutée sur le territoire.

La coopérative couvre la Franche-Comté, la Bourgogne et le Grand-Est, et cherche à sécuriser davantage ses approvisionnements. FCE possède également des ateliers en intégration, ce qui permet de lutter contre la tendance à la décapitalisation du cheptel.

FCE poursuit ses efforts de restructuration et d’économie d’énergie, notamment avec des projets comme la bâche Nénufar sur les porcheries pour capter le gaz émis par les fosses à lisier. Des initiatives similaires sont en cours pour les bovins, visant à produire 1 GigaWh d’électricité via des panneaux photovoltaïques et des ombrières solaires. « Notre objectif est de produire 20 à 25 % de notre consommation d’énergie et de réduire la consommation de carburant », indique Philippe Monnet. La stratégie locale de FCE permet de limiter l’empreinte carbone due aux longs transports, avec un premier état des lieux qui a permis de chiffrer le bilan carbone du groupe coopératif, présenté par Dimitri Lamure.

Former les hommes

La coopérative, dont les effectifs salariés rajeunissent avec les vagues de départs en retraite a mis en place une politique volontariste de formation pour ses salariés, adhérents et administrateurs.

Florent Jacquemin-Verguet a présenté le rapport d’activité pour les secteurs viande et porc. La coopérative compte 367 collaborateurs, avec une équipe jeune où 25 % des effectifs ont moins de 30 ans. L’ancienneté moyenne est de 7,8 ans. Le volet recrutement est très actif, notamment dans les domaines de l’élevage, du transport, de la logistique et des services administratifs.

Guilhem Brouze, directeur du pôle vif/viande bovine, a partagé les chiffres du secteur. L’activité bovine est en baisse, en partie compensée par la hausse du commerce des veaux. 26  000 animaux ont été commercialisés, dont 86 % de la région Franche-Comté. La première catégorie de bovins (vaches) a baissé de 8,1 %, une tendance structurelle due à la décapitalisation et aux effets climatiques. Le commerce des veaux de 15 jours a connu un succès avec le développement du marché espagnol.

Pour les porcs, FCE compte 42 éleveurs adhérents, avec 20 000 places d’engraissement et 4 maternités collectives produisant 100 000 porcelets. L'activité des salaisonniers dépend fortement de la météo, et des problématiques émergent concernant les coûts de l’énergie et des déchets.

Investissements

Le groupe coopératif a investi 1,2 M € dans le bovin vif, 1,6 M € dans la viande et la logistique. Un bâtiment photovoltaïque est en construction à Besançon. Le chiffre d’affaires a augmenté de 1,8 %, mais le taux de marge a légèrement reculé de 0,5 %. L’excédent brut d’exploitation (EBE) est également en recul. Questionné au sujet des conséquences du démantèlement du groupe Ca sino, un client historique de l’abattoir de Besançon, Philippe Monnet a rappelé l’importance de diversifier le portefeuille client pour pallier les risques de rupture. Julien Bigand, vice-président, a souligné que le service apporté monte en puissance, nécessitant de répondre avec des moyens humains et des compétences pour rester compétitifs.

AC