Assemblée générale Eva Jura

Timelaps et monitoring : « En complément de l’œil de l’éleveur »

Avec 13,5 millions d’euros de chiffre d’affaires (9,3 pour Eva Jura et 4,2 pour Montbéliarde du Jura SAS) et un bilan à l’équilibre, Eva Jura a les reins solides.  « C’est le fruit de l’histoire, notre coopérative est ancienne, elle est bien ancrée sur son territoire et nous avons pu emmagasiner des fonds propres tout au long de ces décennies d’activité, » précise le directeur. « Notre but n’est pas d'engranger des dividendes mais nous devons rester vigilants, vraiment très vigilants ».

Pour conserver cet équilibre et faire face à l’inflation de 5% et à l’augmentation des charges, une hausse de certains tarifs aura lieu dès janvier. « Ce n’est jamais de gaieté de cœur que nous augmentons nos prix mais nous sommes obligés, » poursuit Philippe Maitre. « Nous avons essayé de limiter cette augmentation au maximum. Je pense que vous nous comprendrez ».

Spécificité jurassienne, l’activité contrôle de performances se maintient alors qu’elle est en forte baisse, jusqu’à – 35%, dans d’autres départements. « C’est dû à la force de la filière Montbéliarde, les éleveurs sont attachés à avoir des données fiables pour la génétique. Ils reconduisent leurs contrats ce qui signifie qu’ils sont satisfaits du travail réalisé par nos conseillers sur le terrain ». AU 30 juin 2023, le contrôle de performance regroupait 699 adhérents et 43 250 vaches, soit 83% des élevages laitiers du département effectuant chacun en moyenne 10,9 pesées par an. 14 conseillers techniques, 2 apprentis et 38 agents de pesée sont affectés à cette tâche.

Surveiller la santé, la reproduction et la production

Le rapport d’activité fut l’occasion de présenter les nouveautés techniques mises en place par Eva Jura. Florian Anselme, responsable R&D, innovation et appuis aux filières, est revenu sur le dispositif Timelaps, lancé il y a 3 ans, qui permet aux éleveurs d’observer 24 heures de la vie de leur troupeau dans le bâtiment, résumées en un film de 15 minutes (Lire notre article du 6 octobre). Une trentaine d’élevage ont déjà souscrit à cette prestation.

Autre nouveauté, le service monitoring présenté par les techniciens Julien Vallet et Valentine Laures. Ce service permet de surveiller la température des animaux mais aussi d’autres tels que la rumination, l’ingestion ou l’essoufflement. En équipant les animaux d’outils de monitoring, les éleveurs gagnent non seulement du temps mais suivent aussi au plus près la santé, la reproduction et la production laitière des animaux.

« Ces outils proposent un panel de fonctions non-négligeables sur la reproduction, » résume Julien Vallet. « Ils mesurent les chaleurs en vue d’inséminer au moment le plus opportun, les probabilités de gestation, préviennent en cas de suspicion d’avortement et détectent les vêlages. Coté santé, des alertes peuvent être envoyées quand l’animal est en détresse avant même que les premiers symptômes apparaissent sur l’animal : en cas de grippe, de mammites, etc. Ce qui permet à l’éleveur d’anticiper et de réagir au plus vite face aux pathologies ». Le stress thermique au pâturage peut aussi être décelé, ce qui permet d’adapter au plus vite la ration et l’abreuvement des animaux.

Si Timelaps et le monitoring apportent une aide précieuse à l’éleveur, elles ne se substituent pas à son œil de professionnel.

S.C.