Jusqu'à 110 quintaux de blé... Mais la tendance tourne plutôt autour de 80 quintaux. Les pucerons ont pu faire perdre 10 à 15 quintaux par hectare sur des parcelles pourtant traitées une fois. « A certains endroits, c'est du simple ou double, on entend parler de parcelles à plus de 100 quintaux et d'autres à 50 quintaux », note Patrick Chopard de la chambre d'agriculture. « L'azote déposé tard, dans le sec, n'a pas aidé non plus », ajoute le technicien qui récoltait cette semaine les essais d'azote sur blé, ce qui permettra de mesurer un peu mieux l'impact pour cette année.
En orge aussi, les résultats sont hétérogènes. De 80 quintaux, sur les bonnes parcelles, on peut tomber à 30 quintaux, voir rien du tout dans le pire des cas, sur quelques parcelles broyées à cause de la jaunisse nanisante. Les rendements ont pu être affecté également par le gel tardif en avril, aggravé par le stress hydrique.
En colza, même scénario : les pucerons sont aussi la bête noire. Des rendements de 40 quintaux, voir frôlant les 50 quintaux, qui peuvent tomber à 25 quintaux. Et quelques parcelles broyées à cause de plusieurs facteurs : manque d'eau à l'automne en terre caillouteuse, gel au printemps, et toujours ce problème de pucerons.
« Maintenant que nous n'avons plus de produits de sécurisation contre les pucerons, pour respecter un enjeu environnemental, cela demande beaucoup de surveillance, faire le tour des parcelles, aller vraiment partout. Si les viroses se repèrent assez vite, pour d'autres maladies, comme le piétin, il faut entrer dans la parcelle et aller regarder au pied. On n'a pas toujours le temps en élevage... Et pour un agriculteur qui vit de ses cultures, ce n'est pas facile à gérer non plus », remarque Jean-Luc Lemaire, technicien Terre comtoise qui tempère cependant : « Le moral n'est pas mauvais. Les foins ont été bons, la récolte pas si mauvaise que ça ».
La qualité au rendez-vous
Alexandre Bonaton, responsable du silo de Desnes pour la coopérative Terre comtoise, fait un rapide point pour la plaine de Bletterans. La fourchette de rendement pour les colzas se situe entre 20 et 30-35 quintaux. En orge d'hiver, les rendements sont bons et tournent autour de 80 qx, sauf quelques accidents. « C'est une bonne année aussi en orge au niveau qualité, avec un bon calibrage, un PS de 67 en moyenne et des protéines très souvent supérieures à 11, ce qu'on cherche en alimentation du bétail ». Pour le blé, la qualité semble au rendez-vous. « Rendement, PS et protéine ont l'air correct, mais ce sont des résultats à prendre avec des pincettes, nous ne sommes qu'au début...». Les premières parcelles de blés récoltées affichent des rendements de 90 à 100 quintaux, avec quelques parcelles à 60 quintaux. Pour les parcelles à faible rendement, le PS risque de chuter.
IR
Paroles d'agriculteurs
Pour Thierry Brelot, agriculteur à Champdivers, les premiers blés récoltés affichent 90 quintaux de rendement, avec 79 de PS et 12 de protéine pour la variété Filon. En orge d'hiver, de grandes variations de rendements : de « très bon », autour de 80 qx avec un bon calibrage, à « moins bon » dans les terres avec un peu de cailloux. Sur de la plaine du Finage, plus de 90% des orges passent en brasserie. En colza, le cultivateur note des résultats très variables, de 25 à 35 quintaux, à cause de la pression d'insectes, et quelques rares parcelles à 40 quintaux.
Denis Bachut à Saint-Aubin, donne un aperçu sur le secteur : les rendements en blé vont de 50 quintaux, voir moins en cas de pucerons, à 100 quintaux, avec une moyenne autour de 80 quintaux. Un record relevé au niveau du silo avec un PS de plus de 84. L'agriculteur enregistre des PS de 80 à 83 sur ses parcelles. Le taux d protéine est bon, supérieur à 11,5.
« En colza, c'est le tiercé, avec un peu de tout selon les parcelles : 27- 34 -37- 42 quintaux ». Pour les plus bas rendements les causes sont multiples : problème d'insectes (pucerons et larves d'altise), pieds secs, colza grillés... L'agriculteur pense conserver la culture de colza sur son exploitation tant qu'il le peut, en espérant une solution à venir pour les insectes... « Le colza est une culture qui libère les champs tôt et on ne peut pas tout mettre en soja car on prend des risques aussi en cas d'été sec. ». En orge certaines parcelles sont en dessous de 50 quintaux, avec des pucerons non maîtrisés, quand d'autres sont à 70-80 quintaux. En orge de printemps, les résultats sont plutôt bons et la qualité au rendez-vous.
Au Gaec Humblot- Serrurot à Parcey, la moissonneuse batteuse avance doucement : beaucoup de paille dans ces blés... et un rendement de 106 quintaux ! Si l'ensemble des récoltes leur donnent le sourire, il y a aussi des mauvaises surprises, avec des parcelles broyées en colza, vides de leur grain.
2020 sera une année avec son lot de satisfaction et de déconvenues...