Amélie B. saisonnière chez Soelis, nous a fait part d’une journée de vendange avec ses collègues, un témoignage authentique.
« Comme une envie de vous partager ce petit retour à chaud d’une si belle journée qui remplit bien le cœur ! Un brassage culturel au milieu des vignes, des regards qui se croisent, qui savent que s’il sera difficile de se comprendre par les mots, le sourire, lui, reste universel. Alors, on sourit, et tant bien que mal, nous essayons d’échanger quelques mots.
Au matin, chacun reste un peu timide, sur sa réserve. Arrive l’heure de la pause et le viticulteur Etienne nous offre café et viennoiseries. C’est généreux et ça réconforte bien ! On discute un peu de l’histoire du domaine, de la vie des viticulteurs... comme partout dans le Jura, cette année la récolte n’est pas terrible, la journée de travail sera courte ...
On commence à saisir les liens qui unissent les personnes réunies dans les vignes aujourd’hui, « mais avec toutes ces nationalités réunies on aurait pu faire une cérémonie d’ouverture comme pour les JO mais pour les vendanges » selon Etienne. Ukrainiens, afghans, soudanais, comoriens, polonais, français ... et jurassiens ! Oui c’est un peu un pays à part entière ici !
Et puis, on repart couper et on est bien reboosté avec ce petit réconfort qui ne vaut pas grand-chose pour Etienne, mais qui parle de considération des “petites mains” que nous sommes, coupeurs et porteurs.
Aujourd’hui, seul Y. porte. Et il fait ça bien, avec beaucoup d’énergie, de bonne humeur et d’humour. Son sourire fait chaud au cœur tellement il respire la sincérité, la générosité, lui aussi. Y. est seul porteur alors on l’encourage, on invente une petite chanson qu’on lui chante dès qu’il s’approche. Il est content, “Vous êtes vraiment comme la famille !”. Merci Y., mais c’est toi qui nous inspires ça !
La pause de midi arrive, c’est la mère d’Etienne et un de ses frères qui apportent le repas. Les tables sont là, on prête mains fortes pour tout installer, le service commence par un verre de crémant et un cake fait par la maman d’Etienne. Et nous voilà tous et toutes comme une grande famille. On échange avec les Ukrainiens qui prennent plaisir à partager avec nous quelques mots dans leur langue.
Ce sont les premières vendanges pour Etienne qui vient de reprendre les parcelles de François. Il avait déjà travaillé pour lui par le passé et il s’est lancé dans l’aventure !
Les rires fusent durant le repas, il y a un vrai partage, en toute simplicité et on se sent vraiment comme en famille. Raïssa nous rejoint et il suffira de 3 mots pour partir en fou rire... que ça fait du bien au coeur !
Il faut retourner couper, récolter, Y. est toujours porteur, de bon cœur ! On rigole de nos échanges du midi, et on part en fou rire à s’en écrouler par terre... Heureusement que l’après-midi se fait courte pour nous ... le vin aussi était bon ce midi !
On finira en remerciant Etienne pour son accueil, sa simplicité et sa générosité le temps de cette courte journée de récolte ! »
Emeline Belleney
