Installation Transmission
Le renouvellement des générations, vrai enjeu des Jeunes agriculteurs

Trois questions à Guillaume Ferreux, vice-président chargé de la politique d’installation à Jeunes agriculteurs du Jura.

Le renouvellement des générations, vrai enjeu des Jeunes agriculteurs
Le volet humain est aussi important lors d’une transmission d’exploitation

Quel est le contexte de l’installation dans le Jura ?

Pour donner un chiffre, 190 porteurs de projets auront été accueillis par le Point Accueil Installation (PAI) en 2024. Avec une grande diversité de profils et de productions. Le Jura reste attractif grâce, notamment, à sa filière lait à comté mais nous avons aussi accueilli des projets d’installation différents, beaucoup autour du maraîchage et de la viticulture, souvent en bio. Sur les 190 porteurs de projets, 70 sont entrés dans le PPP (Plan de professionnalisation personnalisé) qui permet de débuter le dossier d’installation pour ceux qui souhaitent obtenir des aides. Ces dernières années, nous comptons en moyenne 60 installations aidées par an dans le Jura.

Quelle est la vision de JA sur la question de l’installation ?

JA39 et la FDSEA39 sont des syndicats majoritaires sur le dossier installation. La transmission est vraiment un sujet phare pour Jeunes agriculteurs et qui nous tient à cœur.

Concernant les installations aidées, nous pensons qu’un porteur de projet qui a été accompagné par la chambre d’agriculture et qui a obtenu ses aides, aura déjà une assise financière qui lui permettra de perdurer. Certains s’installent sans la DJA parfois du fait de leur âge. Ces candidats nous les aidons aussi bien évidemment.

Quelles actions importantes sont menées pour accompagner les candidats ? 

Tous les dossiers des porteurs de projets sont instruits par la chambre d’agriculture, et accompagnés par différents dispositifs qui aident à promouvoir l’installation comme le PAI, le PPP mais aussi le RDI, Répertoire départemental de l’installation. Ou encore Start-agri, qui permet de réaliser un stage dans l’exploitation que l’on souhaite reprendre. C’est un dispositif qui marche bien, notamment dans les Gaec, et qui permet de travailler avec ses futurs associés, voir les bâtiments, les travaux à venir, etc.

La réunion transmission avec les cédants est également un moment important dans le processus de renouvellement des générations. Entre 30 et 40 cédants se présentent chaque année au point transmission.

D’autres actions à imaginer ?

A l’avenir, nous souhaiterions continuer à rencontrer et accompagner les agriculteurs nouvellement installés, leur proposer des outils de gestion et des outils techniques, car nous constatons qu’un certain nombre de personnes ne poursuivent pas leur activité dans les 4 ans après l’installation.

Nous voulons aussi défendre une DJA suffisante car nous connaissons les prix de reprise des exploitations, notamment en lait à comté. Et nous continuerons à exiger que le paiement des aides se fasse de façon rapide et efficace car tout retard est préjudiciable surtout pour des jeunes installés.

Dans le cadre de la nouvelle DJA, nous avons proposé la création d’une commission professionnelle à l’installation, portée par JA et la chambre d’agriculture. Elle permet de rencontrer les jeunes qui vont s’installer pour leur permettre d’échanger sur le volet économique et humain de leur dossier avec des représentants des banques, de la Safer, de la DDT, des différents syndicats. Le volet humain est important, les conflits de générations existent. Essayons de donner des clés pour construire ensemble. La richesse de notre métier ce sont les idées qui se confrontent mais dans la bonne entente.

Et que l’on sache aussi aller chercher des candidats à l’installation avec différents profils, comme des personnes proches de la quarantaine qui ont roulé leur bosse, des bac +5, etc. S’ouvrir à tout le monde, pas qu’au public agricole, rejoindre les jeunes dans les lycées et les collèges qui ne connaissent pas notre métier…

Il y a toujours des choses à inventer. Nous sommes dans la recherche permanente.

IR