Section des anciens exploitants du Jura
Sur les traces du Débarquement de Normandie

À quelques jours des commémorations officielles du 80ème anniversaire du débarquement de Normandie, un groupe d'anciens agriculteurs jurassiens a entrepris un voyage sur les plages historiques de la Seconde Guerre mondiale. Ce périple, riche en découvertes et en émotions, les a menés de Sainte-Mère-Église à Omaha Beach, en passant par le mémorial de Caen et le port artificiel d'Arromanches. Entre visites de cimetières militaires, rencontres avec l'histoire et moments de convivialité, ces agriculteurs ont rendu un hommage aux héros de 1944 tout en profitant de la beauté de la Normandie.

Sur les traces du Débarquement de Normandie
A Deauville, les retraités jurassiens prennent la pose

Le hasard ou le calendrier faisant bien les choses, les anciens agriculteurs de la FDSEA du Jura ont pu visiter les plages du débarquement juste avant les célébrations officielles du 80ème anniversaire de la bataille de Normandie et de l'opération Overlord.

Nous étions 32 à nous rendre au départ d’Arbois, de Poligny, de Lons ou de Choisey ce lundi matin pour prendre la direction de Caen avec un autocar d'Arbois Tourisme. L'autre chauffeur, Patrick, nous a rapidement mis à l'aise et, après quelques arrêts et quelques blagues, notre groupe a pu rapidement sympathiser.

La première journée, Florent, notre guide, nous a proposé de nous arrêter au cimetière militaire allemand de La Cambe où nous avons pu constater que des gamins de 19 ans qui n'avaient rien demandé étaient venus mourir en France pour se battre contre d'autres jeunes qui auraient pu être leurs copains.

9 387 soldats sont enterrés au cimetière américain de Colleville-sur-Mer

Puis, nous nous sommes rendus à Utah Beach où la 4e division d'infanterie de l'US Army a débarqué à bord de barges dont nous avons pu voir un modèle rénové. Par un temps identique à celui du 6 juin 1944, c'est-à-dire la bruine, le brouillard et le vent, nous avons foulé le sable où ces hommes ont débarqué dans une mer à forte houle.

Un parachutiste accroché au clocher

Arrivés à Sainte-Mère-Église, nos regards se sont bien évidemment tournés vers le clocher où le mannequin de John Steele est toujours accroché à son parachute. À l'intérieur de l'église, Florent nous fit remarquer un vitrail où la Vierge Marie est entourée de deux parachutistes.

Après un bon repas, direction la Pointe du Hoc depuis laquelle les soldats allemands bombardaient les alliés qui débarquaient le matin du 6 juin sur les plages d’Utah Beach et Omaha Beach. À 30 mètres au-dessus de la mer, les vestiges de la batterie d'artillerie et les cratères d'obus sont la preuve de la violence des combats.

À Colleville-sur-Mer, nous visitons le cimetière américain avec ses 9 387 tombes et ses croix en marbre blanc où sont inscrits le nom des soldats et leurs régions d'origine. À 17h00, nous assistons à la descente du drapeau américain qui est hissé tous les matins chaque jour de l'année.

Un mannequin suspendu à un parachute trône toujours sur le clocher de Sainte-Mère l’Eglise, en hommage au soldat américain John Steele dont l’histoire a été immortalisée « par le film « Le Jour le plus long »

Les travaux en vue du 80e anniversaire nous empêchent de pénétrer à l'intérieur du monument principal mais sur le mur circulaire, nous pouvons lire les noms de tous les soldats dont les corps n'ont pas pu être identifiés.

Le Souvenir des Héros

Nous avons terminé la journée sur la plage d'Omaha Beach où le 6 juin 1944, la marée basse obligea les Américains à courir 500 mètres sous le feu de l'artillerie allemande, causant la mort de 2 500 hommes à peine descendus des barges. Sur cette plage, il doit être difficile de se faire bronzer sans penser à eux.

Après une bonne nuit à l'hôtel Les Baladins où nous avons logé pendant notre séjour, nous avons rendez-vous au Mémorial de Caen qui nous fait découvrir l'histoire depuis les prémices de la 2e guerre mondiale jusqu'au dénouement de la guerre froide. Un film sur la bataille de Normandie, avec des images d'archives, nous montre ces 100 jours qui ont changé l'avenir du monde.

Mémoriale de Caen

Nous nous rendons mieux compte de l'ampleur de cette guerre planétaire en découvrant les photos et le nombre de morts non seulement en Europe mais aussi au Japon, en Chine, en Russie ou dans les Philippines. Nous avons tous été bouleversés par les témoignages des déportés et des soldats qui ont survécu à ces horreurs. Notre guide nous a fait comprendre que les Normands avaient beaucoup souffert des bombardements alliés pour protéger le débarquement, avec 20 000 morts civils, beaucoup d'orphelins et des villes détruites.

Nous faisons un arrêt inopiné pour visiter la très belle cathédrale de Bayeux avant de nous rendre au port artificiel d'Arromanches construit en quelques jours par les alliés pour débarquer des hommes et du matériel militaire. À Longues-sur-Mer, nous visitons des bunkers en bon état avec leurs canons dirigés vers les plages.

La flamme olympique aperçue

Le dernier jour fut touristique avec, le matin, la visite du château du Breuil au cœur du pays d'Auge et sa distillerie de pommes pour le Calvados. Après une dégustation d'apéritif, de calva et de liqueurs, nous arrivons au port de Honfleur. La chance étant avec nous, nous assistons au passage de la flamme olympique entourée de sportifs.

Après le repas, visite de la magnifique église Sainte-Catherine, construite tout en bois, avant de partir pour la côte fleurie.

Par chance, à Honfleur, les retraités jurassiens ont pu assister au passage de la flamme olympique

À Trouville, nous nous promenons sur les planches et admirons les immenses plages de sable fin, son superbe casino et ses grands hôtels de luxe. À Deauville, avec ses hippodromes, ses magnifiques demeures, ses magasins de luxe et ses cabines bordant la plage, nous profitons du soleil devant l'immense hôtel « Le Normandy » et le casino Barrière.

Malgré une météo changeante typique de la Normandie, nous nous accordons tous pour dire que nous avons passé un très agréable séjour. Que ce soit au cours des bons repas ou dans le bus, l'ambiance était conviviale et décontractée. Nous avons pu profiter d'un très bon esprit de groupe peut-être renforcé par le fait que nous étions tous issus du même milieu agricole.

Pierre Lombardet, vice-président de la SDAE du Jura

La pointe du Hoc