Terres de Jim
Pierre Cuenot : travailler et prendre de la peine

Cette année, pas de grande distance pour concourir au national. Pierre, originaire du canton de Baume-les-Dames, a décroché à domicile une remarquable 2e place au concours « labour en planche ». Le laboureur de Luxiol a montré que travail et réflexion sont une combinaison gagnante.

Pierre Cuenot : travailler et prendre de la peine
Pierre Cuenot et sa charrue modifiée « maison ».

Heureux ? « Je suis satisfait de mon résultat » répond Pierre Cuenot à la descente du podium. De très bonnes notes ont été attribuées. Le niveau est là et le concurrent venu du canton de Baume-les-Dames n’avait rien laissé au hasard. « C’est une récompense du travail et aussi d’une réflexion engagée à l’automne 2018 alors que je revenais de Stuttgart où venait de se tenir un championnat mondial de labour » confie Pierre. À l’époque, le jeune agriculteur s’était déplacé en passionné et non en candidat. Depuis l’Allemagne, une idée était en gestation. Pourquoi ne pas fabriquer soi-même certaines pièces de la charrue ? 

Des versoirs fabrication maison

La fabrication maison de certaines pièces de la charrue n’est pas nouvelle. Là où Pierre se démarque, c’est l’idée de travailler le plastique. Des versoirs version plastique ! La botte secrète du Doubiste ? « Ce n’est pas une surprise car ça existe déjà. Moi ce que je voulais et que j’ai mis en réflexion, c’est de les concevoir et les fabriquer chez moi. Alors j’ai tout fait. Le moule, le four… » poursuit le jeune agriculteur. « Je ne vous donnerai pas trop de détails. C’est secret-défense » lance Pierre. Difficile de ne pas tenter de percer le secret du garçon. « Tout ce que je peux vous dire, c’est que les chaudronniers que j’ai interrogés m’ont pris pour un fou » s’amuse le vice-champion. Têtu, certainement un peu pour mener ce projet à bien. Autodidacte probablement. Perfectionniste, à coup sûr. Quoi qu’il en soit, Pierre Cuenot aura surpris et intéressé quelques laboureurs parmi les plus férus des concours. « Les Irlandais ont montré de l’intérêt à mes versoirs maison. Cette fois, je ne dirai rien de plus ! » lance le laboureur d’un oeil malicieux.

S.V.