57 élevages haut-saônois adhérents à l’Association des producteurs de lait Lactalis du Grand Est (Applage) sont concernés par la réduction de collecte.
L'Applage et l'Association des producteurs de lait Bretagne Pays de Loire (APLBL) ont décidé de se réunir au sein de l'Union nationale des éleveurs livreurs Lactalis (Unell) afin de mettre en place une démarche collective de gestion de crise. « C’est comme si on nous avait annoncé un plan social, témoigne Nicolas Mauffrey, vice-président de l’Applage et éleveru laitier en Haute-Saône : on s’attendait à ce que Lactalis se recentre sur les produits de grande consommation de manière à revaloriser les prix de lait payés aux producteurs, suite à la dernière médiation qui avait abouti à un accord début avril et on travaillait sur plusieurs scénarios, mais jamais on n’avait envisagé que l’entreprise choisisse la voie de la résiliation pure et dure de contrats individuels de collecte. C’est vraiment brutal. »
Une réunion a été provoquée par l’Applage et la FDPL70, fin septembre. Elle a réuni 120 personnes, et permis de poser les jalons de la recherche de solutions. « Nous avons la chance, expliquait Michaël Muhlematter, président de la FDPL, d’avoir dans notre département un tissu laitier encore étoffé, avec une dynamique, des besoins locaux, des transformateurs qui cherchent du lait pour fournir leurs marchés. » Par exemple, l’entreprise Milleret, basée à Charcenne, va chercher 10 millions de litres de lait dans le département voisin de Côte-d’Or, faute d’avoir pu trouver le lait suffisant dans son voisinage immédiat. « Dans l’Est de la France, on a encore des outils industriels et des savoir-faire fromagers : on peut arriver à trouver des solutions pour qu’aucun producteur qui souhaite continuer le lait ne soit laissé au bord de la route… à condition de négocier ensemble, parce que si on y va chacun pour soi, ça sera la catastrophe. » martèle Mickaël Muhlemater.
Alexandre Coronel