Le droit à l’essai
Une expérience positive au Gaec de Coutteret

Les associés du Gaec de Coutteret à Pont-de-Poitte ont expérimenté le « droit à l’essai » proposé par Soelis. Une manière de faire la jointure en douceur entre Jimmy (28 ans) et David (25 ans), deux cousins aux tempéraments bien différents, et d’ajuster leurs objectifs de travail.

Une expérience positive au Gaec de Coutteret
Les associés du Gaec (de g. à d.) : Jean-Marie, Jimmy, David, et Jacques qui a fait valoir ses droits à la retraite

Le Gaec de Coutteret, à l’origine un Gaec de deux frères, Jacques et Jean-Marie Hervé, a dû rebattre ses cartes par deux fois. D’abord en 2019, avec l’installation de David, le fils de Jacques. Puis en décembre 2023, avec le départ en retraite de ce dernier et l’arrivée de Jimmy Hervé, le fils de Jean-Marie. Jean-Marie (58 ans) reste associé du Gaec. Et voilà un nouveau trio formé.

Pour Jimmy, qui a été salarié pendant 7 ans, dans le BTP, comme vendeur de voiture ou encore intérimaire en usine, le retour sur la Gaec familial n’a pas été aussi évident qu’il l’imaginait. « J’ai vécu autre chose, avec un salaire, des weekends. Je savais aussi ce que je voulais en arrivant dans le Gaec. Je remplace mon oncle mais je ne suis pas mon oncle. On pense qu’en famille c’est plus facile, mais j’ai vu des frangins se quitter après un mois de Gaec. Quand on est proche, parfois on n’ose pas dire, pour ne pas blesser. »

Un coach de vie

Pour mettre toutes les chances de leur côté, les associés ont décidé de faire appel aux services de Soelis. « Nous avons pu bénéficier d’entretiens d’un consultant, Romain Mary. Un peu comme un coach de vie adapté à l’exploitation. Et Jimmy a pu être salarié pendant 6 mois par le Gieq Jura Qualif, ce qui a permis de faire un essai tout en limitant la paperasse », explique Jean-Marie Hervé.

Pour David, le plus dure était « de tomber sur les même attentes ». « Quand je me suis installé avec mon père et mon oncle, - un jeune avec deux anciens - , j’ai pu proposer des idées et des projets au niveau des bâtiments, etc. Ils étaient d’accord. Ma volonté est que le Gaec avance. Quand on est deux jeunes dans un Gaec, il faut être sûr d’avoir les mêmes attentes, les mêmes objectifs, car on construit pour toute une vie. C’est un peu comme un mariage, et je vois mon associé plus que ma copine », sourit David qui ajoute : « Au début j’étais réticent à l’idée de ces rencontres, je pensais que ça allait bien, mais l’entente et le travail ensemble c’est différent. Grâce à Romain, nous avons pu nous dire ce que l’on pense, ce que l’on veut. Par exemple, je pars à fond dans les projets de construction et d’aménagement, ici on fabrique tout, nurserie, citerne à eau, semoir de semis direct, en travaillant 7 jours sur 7 si besoin. Je tiens cela de mon père. Est-ce que ça allait continuer comme ça ?  J’ai aussi un tempérament plus vif que Jimmy qui est plus cool. Il faut trouver des concessions, que le Gaec soit adapté à tous les associés. »

Pour Jean-Marie aussi l’expérience a été nécessaire : « On ne donne pas sa confiance comme ça. C’est bien de voir les choses dans le détail, en s’appuyant sur le règlement intérieur du Gaec mais surtout avec une personne extérieure qui creuse les questions. »

Une vraie transmission

Jimmy est enthousiaste sur cette possibilité de « droit à l’essai ». Les échanges qu’il a pu avoir avec son oncle grâce à cet accompagnement du consultant de Soelis ont permis une vraie transmission entre les deux hommes. « Cela a fait du bien à mon oncle, qui peut partir en retraite sereinement et moi j’ai pu trouver vraiment ma place. »

Le jeune agriculteur encourage les futurs associés à tenter l’expérience. « Tous ceux qui peuvent le faire, qu’ils le fassent. C’est complémentaire à la formation Gaec, concret et sur-mesure, et c’est une réelle valeur ajoutée pour la ferme. »

IR

Le droit à l’essai ? Prendre le temps de dire, de s’écouter, d’essayer, de décider

Pour qui ? Des GAEC familiaux ou non familiaux, qui intègrent un nouvel associé et qui veulent se donner le temps d’essayer.

Qu’est-ce que c’est ? Indépendamment du parcours à l’installation qui traite des questions techniques, fiscales et économiques, en aval ou en parallèle de la précieuse formation GAEC dispensée par l’ADFPA dans le Jura, Soelis propose de bénéficier d’un consultant à 4 reprises au minimum sur l’exploitation, pendant une demi-journée, en présence de tous les actifs de la société, pour travailler les questions des relations humaines, de l’organisation du travail, des conditions de réussites.

Une accréditation. Soelis a été accrédité par GAEC & Sociétés pour conduire ces parcours « droit à l’essai ».

Un statut de salarié. Pendant l’accompagnement, nous préconisons que la personne qui projette d’intégrer la société prenne le statut de salarié du Geiq Jura Qualif, et qu’il soit mis à disposition de la société.

En cas de question : contacter Aurélien Raclot au 03 84 86 12 70 [email protected] ou Romain Mary au 03 84 35 14 51 [email protected]