Sécurité à la chasse
Des chasseurs conscients des risques

Le 12 novembre, les services de l’Etat ont mené une opération d’envergure pour contrôler les chasseurs du secteur de Saint-Laurent en Grandvaux. Bilan de l’opération : peu d’infractions ont été relevées, presque tous étaient en règles et connaissaient parfaitement les règles de sécurité.

Des chasseurs conscients des risques
L’accueil des chasseurs a été positif. Ils prennent au sérieux les consignes de sécurité

En ce matin froid et pluvieux de ce dimanche 12 novembre, des agents de l’ONF, de l’OFB, de la DDT et des gendarmes avaient rendez-vous à la gendarmerie de Saint-Laurent en Grandvaux. Leur objectif : une opération « sécurité à la chasse », dans le cadre d’une mission inter-services de l’eau et de la nature (Misen). « Soyez offensif, contrôlez, mais faites aussi de la pédagogie, » leur a donné comme consignes Sophie Deknuydt, sous-préfète de l’arrondissement de Saint-Claude, avant de rappeler que la sécurité à la chasse était une priorité de l’Etat.  

Les vingt-six agents des services de l’Etat sont répartis en sept équipes pour quadriller les forêts du deuxième plateau et du Haut-Jura. Ne reste plus qu’à trouver des chasseurs en action, ce qui n’est pas la chose la plus aisée par ce temps maussade et sur ce vaste territoire.

Faire remonter les problèmes des chasseurs

L’équipe composée de Jean-Yves Mathieu, chef de service à l’OFB 39, de Bertrand Lhuillier, technicien forestier et de Nicolas Fourrier, directeur de la DDT, accompagnée par la sous-préfète, prend la direction de Leschères. Aucune voiture sur les parkings forestiers visités, pas de chasse en cours. Ils finissent par croiser un chasseur désarmé « faisant les pieds » (recherchant des traces de gibier) avec son chien. Il répond sans aucune hésitation à toutes les questions sur la réglementation.

Dans les cabanes de chasse, les services de l’Etat ont contrôlé les carnets de battue.

A quelques kilomètres de là, aux Crozets, la discussion s'engage avec cinq chasseurs en train de découper dans leur cabane un cerf tué la veille. Là encore, les consignes de sécurité sont connues et rappelées avant chaque partie de chasse. Le cahier de battues, vérifié par l’OFB, est aussi en règle.  Cette rencontre est pour les chasseurs l'occasion d’entamer la discussion avec les forces de l'ordre et la sous-préfète et ainsi faire remonter certains problèmes. « Nous évitons les secteurs fréquentés par les randonneurs car nous comprenons devoir partager la nature avec les autres usagers, c’est tout à fait normal, » explique Philippe Guy, président de l’ACCA locale. « Mais récemment, de nouveaux sentiers ont été créés dans les bois sans que personne ne sache qui les a tracés ».

Presque tous les chasseurs étaient en règle

A Etival, une battue est en cours. Là encore, aucune infraction n’est relevée : les panneaux de signalement sont bien en place, les consignes ont été rappelées, les quatre chasseurs rencontrés ont bien déchargé et ouvert leurs armes lorsqu’ils ont aperçu les contrôleurs, ceux en poste avaient un angle de tir adéquat, tous les permis et assurances étaient valides, etc.

Sur l’ensemble de la journée, les sept équipes ont rencontré 125 chasseurs et en ont contrôlé 62. La quasi-totalité était en règle : seuls cinq manquements ont été constatés.  Trois ont donné lieu à des rappels à la loi et deux procès-verbaux ont été dressés, occasionnant des amendes de 4eme classe de 135 euros. Si la sécurité à la chasse était le sujet premier de l’opération, les services de l’Etat ont aussi relevé des infractions sans aucun rapport avec le monde cynégétique (lire encadré).

« Dans l'ensemble, même s'il y a toujours un ou deux récalcitrants, la plupart des contrôles ont été bien acceptés, » conclue Stéphane Issanchou, animateur Misen à la DDT. « Les chasseurs trouvent ça normal et sont réceptifs aux mesures de sécurité. Ils comprennent que nous faisons ça pour leur sécurité et qu'ils doivent partager la nature avec les autres usagers ».

S.C. 

Peu d’infractions relevées

Sur les 125 chasseurs rencontrés, aucune infraction liée à l’alcoolémie ou au transport des armes n’a été relevée. Trois personnes ont fait l’objet d’un rappel à la loi. La première pour une assurance non valide, les gendarmes lui ont demandé de ne pas utiliser son fusil, les deux autres pour non-respect des consignes de sécurité, en l’occurrence une arme non déchargée à l’approche des contrôleurs et un angle de tir inadéquat.

Deux procès-verbaux pour non-respect des règles de sécurité du schéma départemental de gestion cynégétique (SDGC), donnant lieu à des amendes de 135 €, ont été dressés, pour un poste avec emprise sur la route et pour la non-tenue d’un carnet de battue.  

Un défaut de signalisation sur voirie a aussi été constaté. Le responsable de la battue sera convoqué ultérieurement à la gendarmerie. Dernier point relevé, un signalement pour un cas de maltraitance sur un chien de chasse : l'utilisation abusive d'un collier électrique. La gendarmerie de Saint-Laurent fera un rappel à la loi et ira visiter le chenil du propriétaire.

Cette journée était avant tout consacrée au contrôle des chasseurs mais cela n'a pas empêché les forces de l'ordre de constater des infractions n'ayant rien à voir : une moto cross a été contrôlée avec des plaques non-conformes et un défaut de clignotant, le propriétaire a reçu un avertissement et devra présenter son engin mis aux normes. Une des équipes a aussi reçu un appel pour une pollution sur un cours d'eau et s'est rendu sur place. L’OFB ouvrira une enquête pour en déterminer la cause.