Samedi 7 septembre en soirée, le ciel s’est soudainement assombri dans la Val d’Amour. Vers 19h30, des vents violents de plus de 110 km/heure accompagnés de grêle se sont abattus principalement sur le secteur de Vaudrey, Ounans, Santans, et Germigney.
« Dans le ciel c’était comme un gros tube noir qui avançait, certains l’ont comparé à une tornade. Nous avons été surpris, aucun avis de tempête n’avait été émis ! Nous avons juste eu le temps de ranger autour de la maison. L’entrée et la sortie d’Ounans se trouvaient dans l’épicentre de la tempête, avec des vents violents qui on fait de gros dégâts sur des toitures dans le village et au camping où c’était catastrophique. Les bâtiments agricoles n’ont pas trop de dégâts, quelques portes coulissantes ont quand-même cédé », raconte Damien Ogier, agriculteur à Ounans.
Le principal dommage, pour les agriculteurs du secteur, se situe au niveau des cultures qui ont été « hachées par une grêle très fine et particulièrement dense ». Sur les parcelles de maïs semences ce fut le cas. Damien Ogier a perdu 100% de sa surface en maïs semence, soit 8 ha, « obligatoirement assurée dans le cadre du contrat », indique l’agriculteur.
Plusieurs parcelles de colza entre Ounans et Montbarrey ont été bien abimées. « Sur une parcelle avec de plus petits colzas semés le 21 août, on attend de voir s’ils vont se reprendre. »
Des grenailles de carabine
Les sojas prêts à récolter ont subi l’assaut du vent et de la grêle. « Des gousses se sont ouvertes et celles qui ont été tapées risquent de s’ouvrir encore et d’augmenter le pourcentage de pertes ».
En tournesol, les dégâts sont aussi conséquents. « Par chance, nous avions récolté l’après-midi même », remarque Damien Ogier.
Les pâturages sont également concernés par les intempéries. « Les grêlons assez fins de 5 mm de diamètre qui tombaient comme des grenailles de carabine ont matraqué l’herbe et fait de gros dégâts. » Les éleveurs ont de longs jours de travail devant eux pour remettre en état les barrières et les clôtures malmenées par la tempête.
114 km/heure
Quant à la vitesse des vents, l’agriculteur n’a pas pu l’estimer.
Du côté de Météo France, contacté mercredi, les relevés de la station la plus proche à Tavaux indiquent des pointes à 114,15 km/heure à 19h32 ce samedi 7 septembre. Des vents qui ont sans doute pris de la vitesse à l’approche d’Ounans, avec l’effet entonnoir dans cette vallée coincée entre des massifs forestiers et proche de La Loue.
« Il est arrivé la même chose à Villers-Farlay il y a 15 jours, remarque Damien Ogier. De gros bosquets de chênes sont tombés comme des brindilles. Deux fois en peu de temps, sur un même secteur, cela a de quoi nous interroger sur les dérèglements climatiques… », conclut l’agriculteur.
IR
Une visite de la DDT a eu lieu jeudi 12 septembre sur le terrain pour estimer l’ampleur des dégâts et les dispositifs de soutien à déclencher.
