FRCL
Résister aux chants des sirènes

Les rencontres de secteur de la FRCL s'achèvent. À Levier comme dans les huit autres réunions du rayon géographique de la fédération, les dirigeants ont écouté les présidents des fruitières adhérentes. Ils ont rappelé l'importance de rester unis et de préserver la force du collectif dans un environnement de plus en plus concurrentiel.

Résister aux chants des sirènes
Marie-Françoise de Dominicis, Jean-Baptiste Cattin, Mathias Bouillet, Julien Laville et Florent Gauthey

Les réunions de secteur de la FRCL se tiennent toujours à l'automne. La série 2024 s'est achevée à Levier le jeudi 28 novembre. L'occasion d'échanges sans ambages entre les élus de la fédération et les responsables de fruitières souvent accompagnés d'un ou deux collègues, vice-président ou membre de gérance.

Conjoncture, difficultés sanitaires et de recrutement, réflexions plus structurantes sur des travaux d'agrandissement, d'investissement ou de mises aux normes sont à l'ordre du jour. À chaque fois, une trentaine de responsables prennent place autour de la table.

Cette année, avant le traditionnel tour de table des présidents de coopératives, les dirigeants de la FRCL ont dédié un temps particulier à leur quotidien et à l'ardeur qu'ils mettaient à défendre le modèle des coopératives du massif jurassien.
" Le monde de 2024 n'est pas celui de 2019 et il y a des conséquences pour tous les acteurs économiques " débute Mathias Bouillet. Pas que les dirigeants éprouvent le besoin de se faire plaindre, disons plutôt qu'ils ont envie de remettre l'église au milieu du village.

" Vous nous interrogez parfois avec le sentiment que les dossiers n'avancent pas aussi vite qu'ils devraient " précise Jean-Baptiste Cattin

Gérer l'absurde

" Vous le constatez au quotidien, des mutations sont en cours. Nos façons de travailler sont remises en cause et une adaptation est de mise… Je ne parle pas que du changement climatique !" poursuit le président.

Les fruitières, n'ont pas d'autres choix que de s'adapter au risque d'être sanctionnées, voire de connaître des difficultés d'accès au marché. " Nous sommes parfois interrogatifs face aux exigences et aux impératifs venus de toute part. On passe du temps sur des dossiers qui peuvent sembler absurdes mais qu'il faut pourtant traiter " poursuit Marie-Françoise de Dominicis.
Des spécificités propres aux fruitières qui obligent des rencontres, des auditions auprès de décideurs à qui il faut apporter un éclairage. L'exemple de la décision des pouvoirs publics de fusionner les petites branches régionales avec les branches nationales illustre bien les propos des dirigeants.

" Obtenir et construire un dispositif qui préserve l'essentiel des conditions d'emploi des salariés des fruitières aura mobilisé la FRCL, avec l'appui de CERFrance, pendant près de dix ans. C'est un exemple qui montre que notre intelligence collective, notre capacité à nous mobiliser et à être en ordre de bataille doit être préservée. C'est une force. C'est cette mission que vous nous avez confiée et que nous nous attachons à assurer " ajoute Jean-Baptiste Cattin.

" C'est compréhensible de s'intéresser aux propositions d'intervenants de passage. Ils peuvent laisser penser qu'ils vont résoudre les problèmes en deux temps, trois mouvements. Ne vous méprenez pas ! Si la solution était si simple, elle vous aurait été proposée. Mais surtout si les choix individuels devaient prendre plus d'importance, c'est rapidement non seulement les organismes professionnels et de services de proximité qui seraient fragilisés mais aussi la souveraineté de nos filières fromagères qui reposent aussi sur un collectif solide et solidaire " complète la directrice.

" C'est vrai qu'on nous démarche de plus en plus en direct. J'ai vu quelqu'un qui m'a fait une proposition pour la gestion de la step' de la fruitière en direct. Ça m'a semblé louche " confie un participant.

Les compétences nécessaires pour piloter une fruitière sont de plus en plus nombreuses. " Aller plus loin passera par l'élargissement des savoirs et donc la formation des présidents, des administrateurs et des collaborateurs " rappelle Mathias Bouillet.


Chacun est d'accord sur le diagnostic !

Séverine Vivot

Présidents et représentants de fruitières ont échangé avec les dirigeants de la FRCL