Confrontés à une problématique de main-d’œuvre, les associés du Gaec Maillot ont opté il y a deux ans et demi pour le robot de traite. Un changement de perspective dans le métier d’éleveur, dont Valentin Maillot tire un bilan positif, à l’occasion de la journée portes-ouvertes organisée par son fournisseur.
Valentin Maillot reconnaît avoir été surpris par l’affluence des visiteurs sur son exploitation, les 21 et 22 octobre dernier à Pierrecourt en Haute-Saône. « Nous avons comptabilisé près de 250 personnes, et 42 exploitations différentes, venues de six départements différents : de Haute-Saône, de Haute-Marne et de Côte d’Or, mais aussi du Jura, du Doubs et des Vosges », se réjouit Julien Verdavoir, chargé du marketing et de la communication du Lely Center « les Fontenelles » qui organisait cette journée. « Il y avait pas mal de projets de structures qui envisagent de passer au robot, une quinzaine environ – certains quasiment aboutis – ce qui est plutôt rassurant dans cette période où tout le monde parle de déprise laitière. »
Une organisation du travail différente
L’exploitation est un Gaec mère-fils, avec 60 vaches laitières prim’holstein conduites sur aire paillée, pour une surface agricole utile de 154 ha. Il y a deux ans et demi, pour anticiper le départ en retraite du père de Valentin, et la moindre disponibilité de main d’œuvre, les associés se sont équipés du modèle A5 d’un robot Astronaut. Pour produire sa référence de 700 000 litres de lait, Valentin s’appuie sur une ration complète en libre-service, distribuée toute l’année au cornadis. « Avec le robot, on peut ajuster plus précisément les quantités de concentré distribuées, notamment pour soutenir les démarrages de lactation, la fécondité, et les vaches qui produisent le plus. Le robot contribue aussi à l’expression du potentiel laitier, puisqu’il permet jusqu’à quatre traites par jour : pour des vaches à 55-60 kg/jour au pic de production c’est mieux que l’ancien système. » La productivité laitière, déjà à 9 500 kg/VL/an, a progressé de près de 500 kg depuis la mise en service du robot. Un effet que Valentin attribue à la meilleure pertinence des distributions de concentrés, et à l’augmentation du nombre de traites quotidiennes.
Les questions des autres éleveurs venus à Pierrecourt ont principalement porté sur le changement de système de traite et ses conséquences, tant pour les vaches que pour… le trayeur ! « C’est vrai que c’est un changement total, tellement la traite est liée au travail d’éleveur, c’est un saut dans l’inconnu. Les vaches s’adaptent bien, et moi, je suis resté éleveur, j’ai appris à faire différemment : je passe plus de temps dans le management du troupeau, le suivi de l’alimentation, la santé et de la fertilité. Je valorise les données fournies par le robot, comme par exemple, les comptages cellulaires, qui m’ont permis de trier plus finement les vaches à sortir du troupeau. »
Accès à l’extérieur… sous conditions !
Prochain aménagement, l’installation d’une porte d’accès au pâturage, pilotée par le robot, prévue pour cet automne, et qui sera mise en service au printemps prochain. « L’accès à l’extérieur est quelque chose de primordial pour nous. Même si elles n’ont que 4,5 ha de surfaces accessibles depuis le bâtiment, les vaches sont lâchées dès que possible (le 27 février cette année). J’attends de cette porte qu’elle me simplifie la gestion des entrées-sorties… » Grégaires, les vaches ont en effet tendance à se déplacer en troupeau ! « Je voudrais bloquer au bâtiment les vaches qui méritent d’être traites dans les heures qui suivent, ainsi que les génisses fraîches au lait en phase d’apprentissage, et celles qui sont bonnes à inséminer. Il y a aussi les vaches convalescentes, avec une boiterie, qui sont mieux au bâtiment. L’idée, c’est de fluidifier la fréquentation du robot, pour éviter les embouteillages quand elles reviennent toutes ensemble. »
Alexandre Coronel