Grandes cultures / Le GVA de Chemin-Dole a tenu son assemblée générale le 28 janvier 2022 à Saint-Loup. Celle de l’an passé ayant dû être annulée à cause des restrictions sanitaires, cette AG couvrait donc l’année 2020 et 2021. Un échange sur le thème de la conversion en bio concluait l’après-midi.
Le GVA de Dole-Chemin regroupe 42 adhérents en OTEX grandes cultures. A travers ses actions, il vise à mettre en commun les connaissances des agriculteurs pour améliorer leurs résultats. A ce titre, le GVA teste de nouvelles pratiques sur des parcelles avant de les analyser pour en partager les résultats lors de visites sur le terrain. Certains essais peuvent s’échelonner sur plusieurs années.
Parmi les essais réalisés en 2021, le groupement a notamment présenté une simulation de culture HVE, des tests de fongicides et d’apport azotés (doses, formes, stratégie, etc.) sur le blé, une démonstration de leviers agronomiques et chimiques pour lutter contre les larves d’altises sur le colza, etc. Les résultats de ces expérimentations sont aussi publiés dans « Culture Groupe », le magazine d’information des groupes de développement agricole du Jura. Des tours de plaine et des réunions d’information sur les actualités techniques agricoles sont régulièrement organisées, la dernière s’étant tenue le 30 novembre 2021 à Champdivers.
L’ouverture aux autres et à la société pour communiquer localement sur le métier d’agriculteur fait aussi partie des prérogatives des GVA. Les adhérents de Chemin-Dole se sont rendus à trois reprises en 2021 dans des écoles primaires, à Montbarrey et Mont-sous-Vaudrey, pour raconter leur quotidien aux élèves.
Et parce que la convivialité reste importante, d’autant plus en ces temps de restrictions sanitaires, un barbecue offert par le GVA à ses adhérents et à leurs familles est organisé tous les ans pour célébrer la fin des moissons.
Les prémices de la conversion en bio
A l’issue de l’assemblée générale, les participants ont pu échanger autour de la conversion en agriculture biologique. « Le Jura est très avancé sur le bio grâce à la viticulture et à l’élevage laitier, » résume Vivien Bourgeon, l’animateur du GVA Chemin- Dole. « Mais la question se pose davantage pour le petit secteur céréalier au nord du département. Même si certains se sont déjà converti au bio, nous n’en sommes qu’aux prémices. »
Frederic Demarest, de la chambre d’agriculture du Jura a ensuite dressé un point chiffré sur l’agriculture bio en Franche-Comté et dans le département, avec un zoom sur les grandes cultures. La consommation de bio a doublé en France depuis cinq ans, le pays étant le plus avancé en Europe sur ce mode de production. Dans la région, 3023 fermes se sont converties. La SAU en bio a triplé en dix ans pour atteindre 219 000 hectares.
1287 fermes produisaient des céréales bio en 2020 (+11% en 1 an) dont 618 spécialisées en grandes cultures (+ 20%) pour une surface de 67 570 ha à laquelle il faut rajouter 27 163 ha en conversion. Leur rentabilité est sensiblement supérieure aux grandes cultures conventionnelles.
Si les producteurs bourguignons sont rapidement passés au bio, les Francs-Comtois, et notamment les Jurassiens, poursuivent leur conversion avec prudence. Dans le département, les cultures céréalières représentent 3875 ha sur les 25 000 ha en bio et en conversion, la part belle étant les prairies pour l’élevage laitier (15 394 ha). Comparé à la surface totale de céréales dans le département, le bio représente un peu plus de 10%.
La nouvelle PAC, qui introduit les éco-régimes dans le 1er pilier, devrait inciter à poursuivre les conversions car la pratique de la bio correspondra au niveau maximum de paiement soit 76€/ha. Les aides à la conversion resteront dans le second pilier. Leur budget total augmentera de 30% et passera donc à 340 millions d’euros.
S.C.