Touché depuis plus d’un mois par la FCO, William Chopard déplore la forte chute de production des vaches laitières malades, qui peinent ensuite à se rétablir.
Le Gaec Chopard, à Marast (70), produit du lait au pâturage, en agriculture biologique, avec un troupeau de 125 vaches. « Nous avons pas mal de pâtures en zones humides, en bord de rivière, ce qui a pu favoriser les piqûres de culicoïdes », explique William, l’un des quatre associés de cette exploitation familiale. Les symptômes évidents de la FCO ont été constatés il y a un mois. « Des muqueuses rouges, au niveau du museau, des trayons, puis du croûtage… mais on avait des baisses de lait inexpliquées depuis un mois et demi. Les analyses du vétérinaire ont confirmé que c’était bien la FCO3. » Principale conséquence, une importante chute de production, consécutive à la baisse d’appétit, malgré l’apport de fourrages appétents et faciles à ingérer. « En quelques jours les vaches perdent les deux tiers de leur production (on le voit très nettement puisque nous sommes équipés de compteurs à lait) et peuvent tomber dans les cas les plus sévères à des niveaux d’à peine cinq litres par jour ! Et elles mettent plusieurs semaines à remonter péniblement la pente… », déplore l’éleveur. D’autres symptômes, très variables d’un animal à l’autre accompagnent la maladie « parfois des fortes fièvres – et des avortements tardifs, avec des démarrages de lactation très poussifs faute de préparation au vêlage – mais aussi des boiteries avec œdèmes de la patte. » Il ne se passe pas une semaine sans que de nouveaux cas se déclarent dans l’élevage. « D’ici quinze jours un mois je pense que toutes les vaches y seront passées. » Les pertes économiques sont conséquentes. « Rien que pour le déficit de production laitière on a perdu au moins 8 000 euros en un mois. A ça il faut ajouter les coûts des traitements (la tolphine), la supplémentation vitaminique et en oligoéléments qu’on a mis en place pour aider les vaches à se remettre, le manque à gagner sur les veaux positifs FCO qui n’ont pas d’acheteur. C’est aussi déprimant, pour nous qui sommes éleveurs passionnés de conformation, de voir nos vaches en si mauvaise forme. »