Hélène de Kergariou est depuis décembre la nouvelle Commissaire du Massif du Jura. Sa prise de contact avec l’Association régionale de développement agricole et rural (Ardar) s’est faite en visio. Un temps d’échange et de présentation qui a été le prélude de séquences de travail primordiales en cette année de révision de la Convention de massif (2021-27).
« Pourtant que la montagne est belle ! Comment peut-on imaginer… » chantait le regretté Jean Ferrat. Et pourtant, il a bien fallu imaginer pour Hélène de Kergariou.
L’Association régionale de développement agricole et rural (Ardar) n’a pas eu d’autre choix pour sa prise de contact avec la nouvelle commissaire du Massif du Jura que de faire appel à la visioconférence pour les raisons que l’on connaît trop bien malheureusement. La visite de terrain, ce sera pour une prochaine fois, promis !
Après avoir successivement occupé les postes de Chef du service monuments historiques, architecture et musées en Guadeloupe et de sous-préfète de Vitry-le-François, Hélène de Kergariou était jusqu’en novembre dernier directrice de cabinet du préfet de Loir-et-Cher.
Des fonctions éloignées des problématiques de l’Ardar, la représentante de l’Etat ne s’en cache pas. « C’est même peut-être mieux ainsi ! » rebondissait Pierre-Henry Pagnier, président de l’Ardar.
Forêt, eau…
On le sait trop bien. Le format de la visio n’incite pas aux échanges au long cours. Néanmoins, après un historique de présentation, Pierre-Henry Pagnier a présenté les diverses problématiques du massif. Comme le volet forestier. « Il représente un tiers de la surface du Massif. Avec un point de vigilance tout particulier sur les pré-bois, des milieux remarquables qui font partie de la vitrine du Jura et nécessaires aux activités de pleine nature… Forêt toujours mais sur un autre domaine avec la crise des scolytes qui dévorent les épicéas. Une réflexion mérite à nos yeux d’être conduite pour savoir si l’on pouvait rouvrir ces sols en terre agricole… »
Des scolytes qui pullulent grâce aux épisodes de sécheresse que l’on connaît depuis plusieurs années dans la région. « Un changement climatique qui impacte la production fourragère des exploitants et la ressource en eau. Des travaux sont conduits via le projet Resysth avec des agriculteurs et des chercheurs pour justement pouvoir analyser la résilience des systèmes herbagers au changement climatique sur le Massif et proposer des solutions pour contrer ses difficultés. Une observation et des projections du changement climatique sont ainsi opérées sur six sites d’étude répartis sur les trois départements (Doubs, Jura et Ain). »
« Faire évoluer le schéma de Massif »
La ressource en eau est ici au cœur des difficultés. L’Ardar met en avant le besoin urgent de constituer des réserves. Et le temps presse. Surtout que l’association se souvient de l’année 2019 où l’on a frôlé la catastrophe. Sur le sujet, Hélène de Kergariou prône une démarche globale territorialisée via un travail collectif pour éviter d’aller ici et là à l’aveugle et ne régler que des cas isolés et individuels. Avec une échéance fixée de 1 à 2 ans.
« Vous savez aussi que nous sommes dans une année de transition » souligne la Commissaire. « Une nouvelle convention de Massif 2021-2027 devra être rédigée. Aujourd’hui, nous sommes sur la phase du protocole d’accord politique entre l’Etat et les deux régions. Après quoi, le temps sera venu lors du premier semestre de se pencher sur cette convention. Je souhaite faire évoluer, actualiser ce schéma de Massif. Des réunions d’échanges et de concertations sont prévues. Avec un objectif : que ce schéma soit moins littéraire et plus opérationnel ».
Ne reste plus qu’à se mettre tous autour de la table… ou son écran d’ordinateur !
Ludovic Barbarossa