Manifestation
Le Mercosur ravive les braises de la colère !
La FDSEA et les JA du Jura ont participé à l’appel à mobilisation national contre l’accord de libre-échange entre l’UE/Amérique du sud (MERCOSUR) qui permettrait d’importer massivement de la viande rouge et blanche, du sucre, du miel et du bioéthanol avec des conditions de productions loin des standards français. Toute la journée du 18 novembre, des opérations de bâchage de panneaux communaux ont eu lieu avant le rassemblement de plus de 180 agriculteurs sur Dole, Lons et Champagnole en soirée.
Buenos Aires, Rio de Janeiro, Brasilia, Cordoba, Montevideo, Asuncion, La Paz, les villages jurassiens ont soudainement été rebaptisés au nom de villes sud-américaines ce lundi. Après des jours de grisailles, les agriculteurs auraient-ils décidés de redonner le sourire aux jurassiens à l’idée de futures destinations touristiques ? Que nenni. L’opération bâchage avait pour but de sensibiliser et d’alerter la population sur ce qui est en train de se jouer de l’autre côté de l’océan Atlantique lors du sommet du G20 au Brésil, où l’accord de libre-échange avec le MERCOSUR, vieux serpent de mer depuis 20 ans, n’a jamais été aussi près d’une ratification. Après avoir retourner les panneaux il y a 1 an, la crise agricole couve toujours. Cet accord de libre échange étant un symbole des incohérences des politiques européennes qui d’un côté multiplient les normes pour les agriculteurs et en même temps sont tentées de brader notre alimentation pour vendre quelques voitures, au prix de produits bourrés d’hormones, d’antibiotiques et produits interdits depuis longue date en France.
N’importons pas ce que nous ne voulons pas !
En soirée, plus de 180 agriculteurs se sont réunis à Dole, Lons et Champagnole pour allumer symboliquement les feux de la colère, dans le respect des biens et des personnes. Sur place, beaucoup de jeunes agriculteurs se sont mobilisés dans l’espoir d’avoir enfin des orientations politiques claires de la part du gouvernement et de l’Europe en matière de production agricole. « On a beaucoup parlé de souveraineté alimentaire ces derniers mois grâce à notre mobilisation, on nous dit on vous écoute, mais les décisions prises sont complètement à l’envers à l’image du Mercosur » déplore Christophe Buchet. Le Président de la FDSEA prédisant au passage que cette première mobilisation en appellera d’autres « le changement de logiciel que l’on nous a promis c’est un peu dissout en même temps que l’assemblée nationale. Nous continuons de porter une soixantaine de revendications au niveau national et sommes déterminés à aller chercher des avancées concrètes ». Même son de cloche du côté des JA pour Mickael Weber, « il y a eu des manifestations de très grande ampleur il y a un an face à la crise agricole, il y a eu quelques avancées mais loin de ce que l’on voulait, donc là on recommence pour obtenir le reste ». Revenu, simplification, dignité et liberté d’entreprendre, voilà en quelques mots ce qu’il reste à aller pour FDSEA/JA, en corps intermédiaire responsable et lucide sur le monde qui l’entoure, mais toujours déterminés à grapiller tout ce qui saura donner un peu d’oxygène à la profession.
PEB