National Comtois à Maîche
Le comtois tire des plans… et bâtit son avenir

Vendredi 13 et samedi 14 septembre, sous une bise soutenue et un ciel capricieux, pouliches et étalons comtois ont décroché leur précieux sésame pour le Salon de l'agriculture 2025. Le concours national très prisé des passionnés est aussi un moment important de la vie de la filière. Projets structurants telles la Maison du cheval comtois sur Besançon ou la construction d'ombrières sur le site des Tuileries à Maîche ont ponctué les échanges.

Le comtois tire des plans… et bâtit son avenir
1) Des éleveurs qui sont avant tout des passionnés de la race. Ici Michel Jacquet.

Emmanuel Perrin n'a pas pour habitude de pratiquer la langue de bois. Il se fait même un plaisir de manier le verbe avec humour pour passer des messages. " Si je peux me permettre, voilà ce qu'on dit : manger du poulain évite la culotte de cheval " rétorque le président de l'Association nationale du cheval trait comtois (ANCTC) à une invitée qui lui explique c'est difficile d'envisager de consommer cet animal.

Les éleveurs le savent, consommer du cheval comtois c'est assurer l'avenir de la filière. Emmanuel Perrin n'a de cesse de le répéter et réitérer l'importance de cette attache à l'acte de production. Comme il explique aussi que travailler de concert avec les éleveurs de montbéliarde ça a du sens. " La montbéliarde et le cheval comtois, c'est une identité forte de notre territoire ".

À quelques semaines de Vache de salon à Besançon, où le puissant équin sera présent, l'Association du cheval de trait comtois peut compter sur la présence de Pierre-Alain Martin, président de la manifestation qui se tiendra à Micropolis du 15 au 18 novembre mais aussi sur celle de Jean-Baptiste Monnet, président de Montbéliarde association.

Le représentant de la race bovine mène un projet d'envergure avec le cheval comtois. " Avec Jean-Baptiste, dont je salue la présence, nous multiplions les rencontres avec les élus pour nous assurer du soutien des collectivités dans ce qui pourrait être une Maison du comtois et de la montbéliarde " explique Emmanuel Perrin. Les hochements de tête des représentants du Département et de la Région laissent penser qu'une validation du projet est proche.

Les ombrières vont voir le jour

Autre sujet que le président n'hésite pas à soulever : les ombrières prévues sur les barres d'attaches du site des Tuileries à Maîche.
" Je ne désespère pas que nous ayons un jour nos fameuses ombrières M. le président de la communauté de communes " interroge Emmanuel Perrin à l'endroit de Franck Villemain. Reconnaissant que la finalisation du dossier était laborieuse car comportant un projet photovoltaïque, le président de la comcom a apporté de bonnes nouvelles en indiquant que les travaux prévus devraient démarrer d'ici quelques semaines. Le site du National disposera ainsi d'ombrières faites de panneaux photovoltaïques mais aussi d'un bâtiment en dur qui permettra aux éleveurs de jouir d'un abri en cas de mauvais temps.

Marquer l'empreinte du comtois

Promouvoir la race est aussi dans les prérogatives de l'Association nationale du cheval de trait comtois. Ainsi pour assurer la pérennité du comtois est-il indispensable de doter l'Angec (Association nationale de gestion des étalons comtois) de nouveaux mâles qui assurent partout en France et même au-delà le renouvellement de la race.

" Le département du Jura nous adresse une marque de confiance en achetant un étalon qui rejoindra les rangs de l'Angec " explique Emmanuel Perrin.
" S'il est originaire du Jura, c'est encore mieux " indique Gérôme Fassenet, président du Département. Son vœu aura été exaucé. Ludo des Chintres, étalon appartenant à Christophe Dugois à Cramans (39), né chez Christian Jacquet à Mesnois (39) est désormais propriété de l'Angec.

L'empreinte du comtois pourrait prochainement marquer les sphères parisiennes avec la naissance début septembre de la Fferlat (Fédération française des équidés de races locales agricoles et de travail) regroupant 26 organismes de sélection de chevaux de traits, de territoires, d'ânes et de mulets et une candidature d'Emmanuel Perrin à la présidence.

Séverine Vivot

Emmanuel Perrin, président de l'Association nationale du cheval de trait comtois (ANCTC) : " Si je peux me permettre, voilà ce qu'on dit : manger du poulain évite la culotte de cheval ".

Soutien unanime à toute la filière

L'inauguration du National est un temps fort du concours du cheval de trait comtois. Emmanuel Perrin, président de l'ANCTC (Association nationale du cheval de trait comtois) n'a pas manqué de distiller quelques messages avant de donner la parole aux élus présents.

 

Emmanuel Perrin, président de l'ANCTC : Le travail avec Franche-Comté élevage (FCE) permet de développer les circuits courts et faire consommer de la viande de Comtois. Nous sommes des éleveurs et l'acte de production reste stratégique pour notre pérennité. Nous serons avec nos collègues éleveurs de montbéliardes au prochain Vache de salon en novembre. Nous conduisons aussi une réflexion de fond pour voir sortir de terre la Maison de la montbéliarde et du comtois.

Christine Bouquin, présidente du département du Doubs : Les plus beaux spécimens de la race seront à Paris au Salon de l'agriculture. Mais ici doit aussi être une fierté pour les éleveurs. Maîche, c'est la reconnaissance d'un travail accompli. Gérôme (président du département du Jura), ton département achète un étalon aujourd'hui pour assurer la continuité de la race. Dans le Doubs, nous en sommes à 3 !

Gérôme Fassenet, président du département du Jura : Après les concours locaux qui jalonnent l'été, il y a Maîche. C'est un but et même une distinction d'être ici. Le département du Jura investira dans un étalon qui sera confié aux bons soins de l'association de gestion des étalons. J'espère que l'animal sera issu du Jura.

Christian Morel, vice-président de la Région en charge de la question agricole : Depuis quelques semaines, j'ai le sentiment de vivre avec le cheval. La Région a établi un contrat d'objectif avec la filière équine qui précise notre soutien. Sur le projet d'une maison dédiée au comtois et à la montbéliarde, nous nous sommes rencontrés. À l’instar de la Maison des vins, une maison pour ces deux races emblématiques du territoire trouve du sens.

Matthieu Bloch, député de la 3e circonscription du Doubs : Près de 3 500 naissances annuelles pour le comtois et les plus beaux animaux ici à Maîche. Le National est évidemment un temps fort pour ce cheval ancré dans le territoire. Je félicite les éleveurs, les organisateurs et les bénévoles pour la tenue de ce concours.

Sylvie Siffermann, sous-préfète de Montbéliard : Le préfet Bastille m'a sollicité pour le représenter. En tant qu'ancienne cavalière, j'apprécie d'être avec vous aujourd'hui. Le comtois a de nombreuses qualités. La tenue de ce concours est permise grâce à l'engagement des éleveurs et de tous les acteurs de la filière. Je vous souhaite des échanges fructueux.

Un bonnet aux couleurs du comtois

La bise soufflait fort sur le site des Tuileries à Maîche. Gare au coup de froid. C'était sans compter sur le bonnet bleu marine floqué du logo Trait comtois. Prisé voire plébiscité, le petit nouveau des objets promotionnels de l'Association nationale du cheval de trait comtois (ANCTC) a vu ses stocks fondre comme neige au soleil. " Nous choisissons des objets promotionnels utiles et qui collent aux besoins des éleveurs. À Maîche, il peut faire froid " expliquent les chargées de mission de l'association, Linda et Antide qui ont tapé en plein dans le mille pour les prévisions météo. " Lorsque nous avons proposé le bonnet à nos administrateurs, ils ont validé tout de suite en insistant sur la qualité et le local. Fabriqué en France par l'entreprise Le Drapo, l'objet est d'une bonne qualité. C'est la raison pour laquelle il coûte 30 € " soulignent-elles. Une somme diront certains ! La garantie surtout de ne pas tomber dans les travers de la fast-fashion. Cousin du bonnet noir à cloche verte du comté (même fabricant), le couvre-chef arborant le trait comtois pourra aussi être emballé et offert. Noël, c'est dans un trimestre ! Pour toute commande, se rendre sur la boutique en ligne du Trait comtois.