Après le point sur la MHE et la FCO, sujet principal de l’assemblée générale du GDS39, d’autres aspects sanitaires ont été évoqués.
Virginie Gydé de la DDETSPP a complété la présentation des maladies réglementées lors de l’assemblée générale du GDS 39.
Peste porcine africaine
La peste porcine africaine dont un foyer a été détecté près de Frankfort le 8 juillet, se retrouvait le 14 août dernier à 60 km de la frontière française. « La maladie semble s’être calmée en élevage mais continue sur la faune sauvage. En Italie, 1152 cas ont ainsi été relevés, les 4 derniers datent de novembre, la maladie s’éloigne vers le nord du pays, en direction de la Suisse. » Conséquence de cette évolution : une surveillance renforcée de la faune sauvage et le passage du Bas Rhin et de la Moselle en surveillance renforcée. « Attention au tourisme de chasse dans les régions contaminées », insiste Rémy Guillot, président du GDS39. En effet les chiens peuvent être porteurs de la PPA en le ramenant sous leur patte. « Un simple nettoyage devrait suffire », note Virginie Gydé.
Tuberculose bovine et faune sauvage
Concernant la tuberculose, 72 foyers ont été détectés cette année en France. « C’est mieux que l’année dernière avec 89 foyers. 79% des foyers se situent en Nouvelle Aquitaine. » La Franche-Comté n’a connu qu’un seul foyer en élevage en 2024. En Bourgogne, plus particulièrement en Côte d’Or, la faune sauvage est touchée. 22 sangliers et 8 blaireaux ont été testés positifs. « Nous n'avons pas eu de tuberculose signalée sur la faune sauvage dans le Jura. La surveillance se poursuit sur les blaireaux », indique la représentante du pôle santé animale de la DDETSPP.
Le GDS 39 et les éleveurs présents dans la salle se demandent s’il est possible de renforcer les analyses sur le blaireau. Le Dr Françoise Pozet, vétérinaire responsable de la santé animale du laboratoire départemental, indique que le niveau de surveillance est lié au niveau de classement du département. Le Jura n’entre pas dans l’obligation d’analyses. Cependant, le réseau SAGIR, avec la Fédération des chasseurs, permet d’observer les suspicions lésionnelles, de rechercher la cause de la mort et d’effectuer des recherches de PPA ou de tuberculose. « Les personnes qui examinent la venaison ont également été formées à la reconnaissance des lésions de tuberculose », poursuit Françoise Pozet.
Brucellose chez les ruminants
La brucellose détectée dans un cheptel bovins lait pâturant dans les alpages et transhumant sur la commune du Reposoir, une surveillance renforcée se poursuit sur les cheptels ruminants ayant pâturé sur cette zone (massif du Bargy et des Aravis).
Tous les liens épidémiologiques avec des foyers avérés de Brucellose ont été étudiés, aucun cas dans le Jura au 20 octobre.
Dans notre département, la surveillance repose sur des investigations annuelles : déclaration obligatoire des avortements affectant un ruminant (552 analyses toutes négatives au 22 octobre), sur 20% des bovins allaitants et sur lait de mélange en troupeau laitier (1 suspicion infirmée au 20 octobre), un dispositif particulier sur sur les élevages ovins et caprins (aucun cas au 20 octobre).
« Nous devons regarder aussi l’aspect financier quand le lait, en cas de suspicion, doit être pasteurisé. Nous ne disposons pas d’unité capable de le faire en quantité dans le Jura, aussi le lait est jeté. C’est là qu’intervient le FMSE, fonds national de mutualisation du risque sanitaire et environnemental », indique Rémy Guillot.
Se pose aussi la question des déplacements de troupeaux ovins, et des personnes qui détiennent un ou deux animaux sans les déclarer, remarque Jean-Baptiste Alpy, vice-président de la chambre d’agriculture. Le GDS39 ne disposant pas de section ovine a peu d’informations sur le sujet. « Le maire, en tant que premier responsable dans une commune, peut demander que les animaux soient déclarés », souligne Rémy Guillot.
Salmonellose, fièvre Q
Quatrième campagne où le nombre d’avortements positifs salmonelles augmente sensiblement dans le département. Sur 686 analyses sur avortements, 53 ont été positifs salmonelles et 27 positifs listeria.
La fièvre Q, autre cause d’avortement, fait l’objet d’un plan de lutte avec prise en charge par le GDS de 50% du cout des analyses de dépistage. 127 analyses ont été effectuées depuis le lancement de ce plan, entre décembre 2023 et juin 2024, avec 16% de résultats positifs. Un nouveau protocole a été mis en place au niveau national pour évaluer le niveau de circulation de fièvre Q dans l’élevage et aider à la surveillance. (sérologie sur lait, sur animaux non vaccinés, PCS environnementale et sur fèces..). « En combinant les efforts de dépistages, préventifs, et en aillant recours à la vaccination, nous pouvons mieux protéger la santé de nos élevages et des personnes qui y travaillent », souligne le rapport d’activité du GDS39.
Mortalité
Au cours de la campagne 2023-2024, 11 810 mortalités de bovins ont été notifiées dans le département, environ 300 de plus que la campagne précédente. La répartition par classe d’âge reste identique : 58 % de veaux de moins de 21 jours, 22% de jeunes animaux de 21 jours à 24 mois et 20 % d’adultes de plus de 2 ans. Le taux de mortalité des mâles dans les troupeaux laitiers est supérieur à celui des femelles, 11% contre 4 %.
L’impact de la FCO sur la mortalité se pose, avec une nette augmentation en septembre. La question reste à l’étude, sans pouvoir encore tirer de conclusions.
IR
Cotisations
Après trois résultats d’exploitation déficitaires, le résultat du GDS 39 pour la campagne 2023-2024 est positif à hauteur de 22 000 euros, notamment grâce aux subventions du département (87 000 euros) et de la région (27 287 euros). Ce qui permet de ne pas appliquer de hausse de tarifs en 2024-2025 pour la cotisation et les ASDA, et de baisser de 10 cts l’action mutualisation BVD qui, par ailleurs, a obtenu de bons résultats.
Parallèlement, le GDS met en place une Caisse coup dur sanitaire, financée par une cotisation de 10ct par bovin, et applique une hausse de 10 euros par cheptel laitier pour le forfait analyse lait de mélange, vu l’augmentation importante du nombre et du coût des analyses.
Gestion des ASDA et des introductions
Sur la campagne 2022-2023, le GDS39 a édité pour le compte de l’Etat : 78 610 ASDA vertes (31% en introduction et 69% en naissance), 8 266 ASDA jaunes (en ateliers dérogataires), un laisser-passer sanitaire.
Sur cette campagne, 24 1228 introductions de bovins ont été traitées par le GDS 39 (66% dans des cheptel cartes vertes) pour 789 cheptels concernés. 57% des animaux provenaient du Jura, 21% de Franche-Comté et 22% hors Franche-Comté. 58 dossiers ont été qualifiés non conformes (incohérences de dates, ASDA non complétée, …) et 188 dossiers ont fait l’objet d’une relance. Sur la dernière campagne, plus de 60 % des bovins introduits ont bénéficié d’une dérogation à l’introduction car provenant des 4 départements francs-comtois bénéficiant d’une situation favorable au niveau IBR.
Benoistose, BVD
6 cheptels infectés dans le Jura (septembre 2024), 8 cheptels sous surveillance pour suspicion, 1 067 analyses sérologiques à l’introduction en 2023-2024, avec 4 résultats positifs, soit 0,4%.
Les efforts contre la circulation de BVD portent leurs fruits. En 2023-2024, seulement 11 veaux ont été dépistés positifs sur un total de 59 926 naissances (26 veaux en 2022-2023). Un seul cheptel nouvellement infecté a été enregistré sur cette campagne. Les cas positifs et nouvelles infestations proviennent d’introductions de femelles gestantes venant d’autres départements.
Vaccination FCO et MHE : en résumé
Quand ? Le plus rapidement possible. Dans l’idéal, c’est un outil préventif. Mais on peut encore vacciner dans un troupeau en début d’infection.
Qui ? Les animaux qui ne présentent pas de signes cliniques et au moins le troupeau reproducteur. Troupeaux ovins comme bovins.
Comment ? La vaccination, si elle ne doit pas être certifiée, peut être faite par l’éleveur dans le respect des bonnes conditions d’utilisation et de stockage du produit.
Abonder des pertes avec le concours d’un fond d’indemnisation, et peu importe d’où proviennent ces fonds, est une aberration lors ce qu’un moyen de lutte existe. On ne peut pas avoir 2 mesures en même temps, ce qui est totalement improductif.