Jeunes agriculteurs
« J’ai la chance de travailler avec une équipe compétente »

Rencontre avec Michael Weber, nouveau président du syndicat des Jeunes agriculteurs du Jura.

« J’ai la chance de travailler avec une équipe compétente »
Michael Weber est passionné par l’élevage et les concours. Il a participé au Départemental à Champagnole.

Quel a été votre parcours au JA ?

Je participe au JA depuis mon installation. J'ai été président du canton de Clairvaux-Conliège pendant un mandat.

J’ai accepté cette mission de président des JA, lors du conseil électif du 9 avril. Il me semblait important que quelqu’un se présente, et pour moi c’est aussi le bon moment pour m’engager : mes parents travaillent encore dans le Gaec. C'est un challenge intéressant que je suis prêt à relever, avec une équipe compétente à mes côtés.

Avez-vous d’autres responsabilités professionnelles ?

Depuis 4 ans, je suis au conseil d'administration du syndicatde la race montbéliarde pour l'organisation des concours. J'ai toujours été passionné par l'élevage ; je faisais partie de la première génération Jur’avenir.

Je suis également à la Cuma, à la coopérative et à l'association foncière.

Nous livrons à la coopérative de La Marre et je m'y intéresse de près car on est directement à l’œuvre dans la transformation de notre lait.

Quels sont les dossiers importants pour votre syndicat dans les prochains mois ?

Évidemment le loup ! Un sujet récurrent qui va revenir sur la table très souvent. Le loup est présent surtout dans le Massif mais aussi sur le Premier plateau. S'il continue à se développer comme il le fait actuellement, ce sera problématique.

Autre dossier : le parc naturel régional du Haut Jura. Nous avons organisé une manifestation récemment, des discussions sont en cours. Il est important de suivre cette question de près car le parc est gangrené par des mouvements écologistes extrêmes, soutenus par des mouvenments pseudo-agricoles, et qui militent pour la décroissance et ne sont pas dans la réalité économique de nos exploitations.

Le comté est un autre point d’attention. Nous arrivons dans un contexte où l’on annonce une diminution de la production pour sécuriser le marché. Il y va de la survie économique de nos exploitations.

Enfin il est important d'installer des jeunes. Beaucoup de candidats sont motivés, nous devons leur permettre de s'installer dans de bonnes conditions. Ces dernières années, nous avons vu quelques abus avec des fermes achetées très cher. Nous arrivons à un tournant pour les jeunes : ils se rendent compte qu'il faut réfléchir autrement à leur projet et au foncier.

Je n’oublie pas non plus les mobilisations agricoles de ce début d’année pour dénoncer les incohérences administratives et la non-application de la loi Egalim.

Et que pouvez-vous dire des autres productions ?

La production végétale a connu des problèmes climatiques importants. C'est une chance dans le bas Jura de pouvoir irriguer une partie du territoire et d’avoir des réseaux d’irrigation qui fonctionnent bien. Les réserves et la nappe ont l'air de bien se remplir, en espérant qu'il n'y ait pas de sécheresse cet été. Le stockage de l'eau est un sujet d'avenir mais qui se heurte à certains freins écologistes.

Je viens juste d'arriver, je ne prétends pas tout connaître. J'ai la chance d'avoir au bureau des gens qui connaissent leur dossier parfaitement. Nous avons aussi la chance d'avoir des membres adhérents de tous les coins du Jura, ce qui permet de regarder tous les dossiers. Nous avons un apiculteur au conseil d’administration ainsi qu’un éleveur ovin. Les vignerons ne sont pas très représentés, c’est dommage, ce serait important de faire remonter leur problématique.

IR

En deux mots

Michael Weber, âgé de 30 ans est agriculteur en lait à comté. Ses parents sont arrivés de Suisse en 1994 et ont repris une ferme à Mirebel (Hauteroche). Michael s’est installé en 2014 à l’âge de 20 ans, après un bac agricole à Montmorot et un BTS ACSE à Fontaines (71), reprenant une ferme à Poids-de-Fiole en GAEC avec ses parents.

L’exploitation compte 90 vaches laitières sur 300 ha, dans 50 hectares de céréales en partie autoconsommées, de l'élevage de génisses de sélection, ainsi qu’une petite activité d’entreprise de travaux agricoles.