Travail de la vigne
Un enjambeur autonome dans les vignes arboisiennes
Une drôle de machine parcourait les vignes arboisiennes ce vendredi 17 mars : un enjambeur autonome, développé par une société champenoise. Une solution qui vise à pallier le manque de main d’œuvre.
Comme de nombreuses autres professions, les viticulteurs rencontrent d’importantes difficultés en matière de recrutement. Trouver de la main d’œuvre qualifiée, notamment pour la conduite d’engins, devient compliqué. Pour François Duboz, responsable d’exploitation au Domaine de la Pinte à Arbois, une solution pourrait venir des nouvelles technologies : « Je pense qu’il est important de s’y intéresser pour faciliter notre travail au quotidien et répondre aux problématiques auxquelles nous sommes confrontés ». Avec le concours d’Interbio, il a organisé sur ses vignes arboisiennes une démonstration d’enjambeur autonome à laquelle étaient conviés les vignerons jurassiens, venus nombreux voir l’engin.
C’est le modèle Traxx de la société Exxact Robotics qui a été choisi pour cette démonstration. L’enjambeur monorang autonome, spécialisé pour la vigne étroite, réalise le travail mécanique du sol à la vitesse de 6 km/h, ce qui lui permet en moyenne de traiter un hectare en 1h30. Doté d’un moteur thermique diesel, son autonomie est comprise entre 18 et 20h. Il peut être équipé de différents outils viticoles : lames interceps, rogneuse, pulvérisateur… « Il est plus léger qu’un enjambeur classique, ce qui limite le tassement des sols et peut travailler sur des pentes jusqu’à 38%, » explique Juliette Rauch, ingénieure chez Exxact Robotics.
Pour définir le parcours qu’empruntera la machine, il faut au préalable définir les points d’entrée et de sortie de chaque rang de vigne. « En cas de courbe, des points intermédiaires peuvent être spécifiés, » précise Juliette Rauch. « Mais grâce à son Lidar, il sera bientôt capable de suivre automatiquement les rangs. » Lidar qui lui permet aussi de détecter d’éventuels obstacles dans un rayon de 4 mètres afin d’agir en sécurité.
Le prix de cette machine ? 150 000 €. Une somme conséquente, mais qui peut être amortie en quelques années si on la compare au prix d’un enjambeur classique et au salaire d’un tractoriste.
S.C.