Vaccination FCO 3 et MHE
Les mouvements de bovins désormais possibles sans analyse PCR

Depuis la fin de l’année 2023, l’Europe est confrontée à une épizootie de fièvre catarrhale ovine (FCO) de sérotype 3 (BTV-3), un virus initialement apparu aux Pays-Bas, dans la région d’Amsterdam. Ce sérotype était jusque-là absent du territoire européen.

Les mouvements de bovins désormais possibles sans analyse PCR

En France, le premier foyer a été confirmé le 5 août 2024, dans le département du Nord. Depuis, l’infection s’est rapidement propagée vers le Nord-Est du pays. Au 10 octobre 2024, 6074 foyers de FCO-3 étaient recensés, répartis dans 37 départements, dont le Jura et l’ensemble de ses départements limitrophes.

Parallèlement, la maladie hémorragique épizootique (MHE), arrivée en France depuis l’Espagne en 2023, a également conduit à l’établissement d’une Zone Régulée (ZR) de 150 km autour des foyers. Cette zone couvre aujourd'hui plus de la moitié du territoire français et se rapproche de plus en plus du Jura par l’Ouest.

La vaccination : un outil indispensable pour protéger les troupeaux

Face à ces deux maladies à transmission vectorielle, la vaccination demeure le moyen le plus efficace de protéger les bovins. Une campagne de vaccination volontaire contre le sérotype 3 de la FCO a été lancée le 12 août 2024, et se poursuivra jusqu’au 31 décembre 2024. L’État met gratuitement à disposition les doses de vaccins nécessaires pour les éleveurs, par le biais de leur vétérinaire sanitaire, qui assure la commande des flacons. À ce jour, aucune confirmation n’a été donnée quant à une éventuelle prolongation de cette campagne après le 31 décembre.

Bien que des vaccins contre le sérotype 8 de la FCO soient disponibles depuis plusieurs années et utilisés pour la protection des animaux et la certification des échanges grâce à leur capacité à prévenir la virémie, un seul vaccin permet aujourd'hui la certification pour la FCO-3 : le BULTAVO 3®. Ce vaccin, administré par un vétérinaire, permet aux bovins vaccinés depuis plus de 60 jours de circuler dans l'Union européenne, sans nécessité d'une analyse PCR. Ces animaux peuvent être déplacés hors de la zone régulée FCO-3 en France et vers d’autres États comme la Belgique, la Croatie, l’Espagne, la Grèce, l’Italie, ou encore le Portugal si plus de 10 jours se sont écoulés après la deuxième injection de primo-vaccination.

Récapitulatif sur les vaccins FCO et MHE pour bovins actuellement disponibles en France (17/10/2024)

MHE : une nouvelle stratégie vaccinale pour contrôler la progression du virus

Pour lutter contre la MHE, un vaccin, HEPIZOVAC®, a récemment obtenu l’autorisation temporaire d’utilisation (ATU) en France depuis le 6 août 2024. Deux millions de doses ont été commandées par l’État et mises à disposition gratuitement dans une zone vaccinale définie. Ce vaccin, en plus de protéger les troupeaux, permet également le déplacement des bovins hors de la zone régulée MHE, sans analyse PCR, 21 jours après l’administration de la seconde injection de primo-vaccination. Tout comme pour la FCO-3, la vaccination doit impérativement être réalisée par un vétérinaire pour garantir la certification des mouvements.

Vers une reprise des échanges sans analyses PCR

La mise en place de ces vaccins offre une solution concrète pour les éleveurs et les opérateurs, permettant la reprise des échanges nationaux intra-européens sans nécessiter de tests PCR préalables. La vaccination se confirme donc comme un outil incontournable pour la protection des cheptels et la continuité des échanges économiques dans un cadre sanitaire maîtrisé.

GDS 39 & GTV BFC