Fièvre catarrhale ovine
Signaler tous signes cliniques à votre vétérinaire
Nicolas Zinzius, vétérinaire à Champagnole, est membre du Groupement technique vétérinaire. Il est régulièrement appelé pour des suspicions de FCO sur des bovins et sur des ovins.
Les principaux symptômes des FCO, que ce soit les sérotypes 3 ou 8, sont le plus souvent une hyperthermie, avec une fièvre qui peut monter jusqu’à 41° de température, le museau est rouge et congestionné. Dans un deuxième temps, des ulcères et des plaques apparaissent sur le mufle de la vache. Dès que ces symptômes sont décelés sur un animal, l’éleveur doit, au moindre doute, appeler son vétérinaire pour faire les prélèvements réglementaires.
« Chez les bovins, la mortalité reste faible. Comme pour la plupart des passages viro, les vaches finissent par guérir. Les premières vaches jurassiennes atteintes par la FCO 8 il y a trois semaines n’ont aujourd’hui plus de symptômes », explique le vétérinaire. « Elles vont rester porteuses quelque temps avant que les tests soient à nouveau négatifs. Pour la FCO 3, c’est la même chose même si les symptômes sont un peu plus violents ».
Chez les ovins, la mortalité est beaucoup plus élevée. Lorsqu’ils sont contaminés, la face des moutons gonfle, ce qui entraîne des difficultés respiratoires. Une cyanose, coloration anormale bleutée ou grisâtre, de la langue apparaît (En anglais, la maladie est appelée bluetongue, qui se traduit par « maladie de la langue bleue »). « Je reçois des appels d’éleveurs professionnels mais aussi de particuliers qui n’ont que quelques moutons, » poursuit Nicolas Zinzius. « La plupart d'entre eux ont un numéro EDE, un numéro d'exploitation, c'est obligatoire, donc ils sont déclarés et reçoivent de la communication sur ces maladies. Quand ils voient que leur mouton va mal, qu’il ne mange plus, ne se lève plus et que son état de santé se dégrade rapidement, ils nous appellent ». Comme la maladie est transmise par des insectes, ces particuliers ont autant de risques que les professionnels que leurs animaux soient touchés
« Vu que le vecteur est un insecte, une bonne désinsectisation limite les risques. La circulation virale devrait régresser un peu avec le retour de l’hiver et des basses températures. Je conseille fortement aux éleveurs d’en profiter pour vacciner les bêtes car cette épidémie peut repartir très fortement dès le retour des beaux jours, au mois de mars ou avril ».
Un vaccin pour l’export intra-européen
La Direction Générale de l’Alimentation (DGAL) a annoncé mardi 24 septembre l’obtention d’une Autorisation Temporaire d’Utilisation (ATU) pour le vaccin Bultavo 3 contre la FCO 3. Cette autorisation concerne spécifiquement les bovins et ouvre la voie à leur circulation au sein de l’Union Européenne (UE), sous certaines conditions. Ce vaccin offre une immunisation active contre la virémie et les signes cliniques liés au sérotype BTV 3 de la FCO. Les bovins issus de la zone régulée et vaccinés avec Bultavo 3 depuis plus de 60 jours peuvent désormais être échangés à travers l’UE.
La France et plusieurs autres États membres ont mis en place une condition dérogatoire considérant un animal comme vacciné si plus de 30 jours se sont écoulés après une primo-vaccination (pour un vaccin nécessitant une seule dose), ou 10 jours après la deuxième injection pour un vaccin nécessitant deux doses.
Les bovins qui remplissent ces conditions peuvent désormais être envoyés vers des pays comme la Belgique, la Croatie, l'Espagne, la Grèce, l'Italie et le Portugal. Par ailleurs, les bovins vaccinés conformément aux délais dérogatoires français peuvent également être certifiés pour des échanges intra-français.
Pour rappel, le vaccin Bluevac 3 ne permet toujours pas, contrairement au bultavo 3, de rendre l'animal éligible à la certification aux échanges.