Service de remplacement

Une journée « prévention » pour un remplacement serein

Jean-Baptiste Viret et son épouse, installés en Gaec, font régulièrement appel au service de remplacement. Quand ils partent pour un week-end ou des vacances, ils laissent l’exploitation entre les mains du salarié remplaçant.  « Nous avions l’habitude d’avoir un salarié qui connait bien la ferme et on pouvait se contenter d’un passage de consignes par téléphone. Mais il arrive aussi d’avoir un salarié qui n’est encore jamais venu chez nous. Aussi, nous avons décidé de le prendre un jour avant, par exemple le vendredi pour un remplacement le weekend, ou au moins pour une traite », explique Jean-Baptiste Viret.

Le passage des consignes de vive voix ou par écrit ne peut-il pas suffire ? « L’essentiel est assuré par le salarié mais il ne connaît pas notre façon de travailler et ne reproduit pas complètement nos méthodes. Par exemple l’hygiène autour de la traite, qui impacte directement notre paie de lait, est essentielle. Nous on lave à l’eau, on essuie au papier, on tire les premiers jets.  Ou encore après la traite, j’aime mettre les vaches une heure au cornadis pour qu’elles mangent du foin et ne se couchent pas tout de suite pour éviter les mammites. Autant de méthodes de travail qui peuvent différer d’une exploitation à l’autre et auxquelles le salarié doit s’adapter. Toutes ces consignes peuvent s’écrire mais pour moi, il n’y a rien de mieux que la pratique. »

29 % d’adhérents non-utilisateurs

Le conseil d’administration de Soelis a engagé une réflexion sur ce sujet. « On sait que 29% des adhérents au SR sont non-utilisateurs sur les deux dernières années. Or un agriculteur seul qui, demain, a un pépin de santé doit être remplacé dans de bonnes conditions. C’est important à la fois pour l’agriculteur et pour le salarié », indique Jean-Baptiste Viret, qui est également président de Soelis. Aussi, il sera demandé à l’adhérent qui n’a pas utilisé le service de remplacement depuis 2 ans de prendre le salarié sur une journée. Le Jura a réussi à faire reconnaître cette journée « prévention » au titre de motif pour congés. « Cette proposition se mettra en place d’ici la fin de l’année et passera par les sections locales afin d’expliquer l’intérêt de cette action et les enjeux. »

Cette journée prévention vient compléter d’autres actions mises en place par Soelis comme le « permis remplacement » qui permet d’améliorer les passages de consignes grâce à divers outils pratiques. « Notre objectif est toujours le même : accompagner nos adhérents pour faciliter le remplacement, répondre à leur niveau d’exigence qui, on le sent, augmentent du fait des contraintes sur les élevages, donner au salarié le temps de se former et donner des pistes pour augmenter la confiance réciproque entre salariés et agriculteurs pour que tout le monde soit serein, celui qui part et celui qui reste ! », conclut Jean-Baptiste Viret.

IR