AG de l'AMJ
« Nos investissements ne sont pas des caprices ! »
La 45e assemblée générale de l'association des maires et présidents d'intercommunalité du Jura s’est tenue vendredi 11 octobre au lycée agricole de Montmorot. Les économies demandées par l'Etat aux collectivités étaient au centre des débats.
« Notre époque est sens dessus dessous. Les maires subissent la rancœur mais nous devons rester positifs. Nous avons des projets pleins la tête mais le temps et l'argent manquent ». Dès les premiers mots prononcés par André Barbarin, maire de Montmorot qui accueillait l’ensemble des édiles du Jura, le ton était donné. Les finances des collectivités locales et les économies demandées par le gouvernement sont les principales préoccupations des maires du Jura.
Invité de cette AG, Antoine Homé, trésorier général de l’association des maires de France et maire de Wittenheim (68), a informé les élus présents sur le projet de loi de finance 2025 et ses impacts sur les communes : « Bruno Lemaire, alors ministre des Finances, nous a beaucoup choqués avec ses 16 milliards d'économie. Nous sommes de bons gestionnaires. Balancer un chiffre qui fait croire que les maires sont coupables du déficit est faux mais aussi irresponsable ». Il a rappelé la baisse constante depuis 2005 de la dotation globale de fonctionnement (DGF) et la suppression de la taxe d’habitation. « Quand un impôt est supprimé, la compensation n'est jamais à la hauteur. La magie des services publics gratuits ça n'existe pas ! Les collectivités ne doivent pas être des sous-traitants de l'Etat mais des partenaires ».
Un point de vue partagé par Sandrine Gauthier-Pacou, maire de Mesnois et présidente de l’AMJ qui a rappelé les nombreux défis nouveaux auxquels devaient faire face les communes : Ehpad, prise en charge du grand âge, désertification médicale, crise du logement, mise en place de France Service pour pallier la réduction de personnel dans les administrations, etc. « Ce dont nos communes, les élus que nous sommes, ont besoin, ce n'est pas d'être stigmatisés, mais d'être écoutés, respectés et accompagnés. Rappelons que sans élu il n'y a pas de démocratie ! »
« Croire en l’avenir »
Jean-Louis Maitre, secrétaire général de l’AMJ, est revenu sur la hausse des dépenses de fonctionnement : « Elle n’est pas dues à une mauvaise gestion mais aux différentes augmentations du point d’indice décidées par l’État et à l’inflation qui perdure. Nos investissements ne sont pas des caprices, ils représentent 70% de l'investissement public dont la moitié pour le bloc communal. Réduire le train de vie de l'Etat, ça ne devrait pas être le transfert de compétences supplémentaires aux collectivités sans les compenser, ou pas en intégralité ».
Il a néanmoins tenu à conclure par une note d'optimisme : « Avoir des projets, croire en l'avenir, se battre pour ses communes, c'est ce qui nous fait tenir. Continuons à avancer avec espoir et détermination. »
Un autre sujet préoccupait l’ensemble des intervenants : la loi Zéro artificialisation nette. « Le ZAN n'existe nulle part ailleurs. Aucun autre pays européen ne se met une telle balle dans le pied mais tous font attention au foncier et à la bétonisation, » argumente Antoine Homé. « Le logement peut devenir une bombe sociale, le foncier est de plus en plus cher, les jeunes couples ne peuvent plus acheter. Entre le zonage, les logements vacants et sociaux, les maires ont leur rôle à jouer ».
S.C.
Deux communes récompensées par des Victoires de l'Investissement Local
Après l’assemblée générale de l’AMJ, l’association Ecorse TP et la fédération régionale des travaux publics de Bourgogne Franche-Comté ont remis deux Victoires de l'Investissement Local à des communes du département pour valoriser des projets d’aménagement durables.
La commune de Neublans-Abergement a été récompensée pour la réhabilitation du chemin des écoliers, réalisée en collaboration avec la fédération des chasseurs du Jura. Sur ce sentier emprunté par les enfants du village pour prendre le bus, 200 mètres de haies ont été plantés et la mairie a posé un éclairage photovoltaïque.
Saint-Amour a aussi reçu un trophée pour la création du « jardin des amoureux ». La commune a transformé un jardin en déshérence en plusieurs espaces de vie accessibles aux PMR : jardin partagé, coin pique-nique et verger communal à disposition des habitants.