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Témoignage

« Nous avons dû apprendre à être économes »

Les associés du GAEC Jardins du Treille, à Maringes (42), cultivent des légumes sur 7 ha, dont 1 ha de serres. Avec des réserves en eau limitées, ils ont dû mettre en place une stratégie pour anticiper les pénuries et adapter leurs cultures au changement climatique, comme l'explique Rémi Lambert, l'un des 5 associés. 

« Nous avons dû apprendre à être économes »
Jardin du Treille
Rémi Lambert (au premier rang, 4e en partant de la gauche) avec les associés et salariés du GAEC Jardin du Treille

« Nous avons deux retenues collinaires alimentées uniquement par les eaux de pluie et de ruissellement. Ainsi, nous avons une ressource fixe et limitée à 22 000 m3 par an. Nous avons dû apprendre à être économes. D'autant plus après 2022, et l'été historiquement sec qui a été très stressant ! Depuis, on a mis en place une planification annuelle pour gérer et anticiper la pénurie. On a créé un outil qui nous permet, semaine par semaine et culture par culture, en fonction de leurs besoins à chaque stade, d'allouer la ressource en eau.

Grâce à cet outil, on peut voir les niveaux théoriques d'eau baisser, jusqu'aux pluies automnales. Puis, on fait des relevés assez régulièrement pour vérifier la cohérence de notre planification avec la réalité des réserves en eau. 

Et on réadapte en fonction. Nous avons également décidé en amont quels sacrifices nous ferions en cas de pénurie. En 2022, nous avons pénalisé toutes les cultures de 15 à 20 % de leurs besoins en eau. Ça a été une catastrophe. Aujourd'hui, on préfère abandonner 20 % des parcelles, choisies avant. Par ailleurs, nous avons mis en place des pratiques agroécologiques pour maximiser la capacité de stockage en eau des sols et limiter l'évapotranspiration. Et nous réfléchissons à une adaptation de la gamme de produits.

On sait qu'en 2025, on ne pourra plus cultiver des salades en août. Cette année, nous allons semer 2 ha de pois chiche, un légume très intéressant, qui a besoin de peu d'eau. Nous essayons de réfléchir à court et à long terme. »